The Art of Losing
index
 












:: download whipps 7''
:: download b-girls 12''
:: download discotheque deathbed LP




Neon Blud
Whipps - 7''
Fan Death records 2010
B-Girls - 12''
Drugged Conscience records 2010
Discotheque Deathbed - LP
Vinyl Rites records 2012
[publié le 10 décembre 2023]




Après avoir narré la courte histoire de Diet Cokeheads, il est normal de passer à l’histoire tout aussi courte de Neon Blud, les deux groupes ayant partagé un split single et le goût de l’anonymat. Et celui d’un noise-rock/no-wave DIY disloqué et singulier. Avec David Vassalotti (qu’on retrouvera dans de nombreux groupes ensuite dont actuellement avec les géniaux Carnivorous Bells), Zack Arrington (American Snakeskin, Cult Ritual, Ukiah Drag), Carson Cox et Samantha Thoreau qui évolueront plus tard au sein de Slavescene alors que Cox et Vassalotti vont aussi joué ensemble sous le nom de Dads, Neon Blud (Tampa, Floride) sort Whipps sous format cassette sur Cult Maternal records en 2009 qui se transformera l’année suivante en single grâce à Fan Death records. Six titres ou plus précisément huit car deux sont enchaînés mais on entend pas la différence. Juste une histoire de samples pour introduire des morceaux plus imprégnés de punk pour les débuts du groupe, des crachats tournant autour de la minute avec un beau niveau de nuisances auditives pour que ça gratte l’épiderme et que ça écorche les tympans. Le chant de Samantha Thoreau amène un peu d’air, l’ombre de Sonic Youth n’est pas loin mais d’ombre, les New-Yorkais ne leur en font pas car Neon Blud fonce dans le tas avec entrain, l’anarchie au bout des guitares et le chaos en ligne de mire. Intrépidement jubilatoire.

info : 33 rpm + 1 insert with lyrics. Recorded @ Lady Godiva Operation fall 2k9.







En 2010, c’est avec le trois titres B-Girls que Neon Blud sur Drugged Conscience. Avec un nom de label pareil, on aurait dû se douter que quelque chose de louche se tramait. Pochette recyclée à partir de deux pochettes de Pinhead Gunpowder, recto et verso identique mais tête à l’envers, ça sent le coup fourré, tu l’auras mérité. Toute une face est occupée par Bleed Blud. Plus de douze minutes avec tout ce qu’il faut pour un bad trip et le pire, c’est que ça se tient. Psychédéliquement noise avec le chant qui débarque sur la dernière partie pour toujours ce parfum no-wave new-yorkais sous le soleil de la Floride et une fin de morceau qui montre que ce groupe savait aussi se tenir et offrir de belles fulgurances noise avec notamment un batteur en très grande forme. Sur l’autre face, Neon Blud repart avec deux titres qui n’ont pas eu le temps ou trop la flemme d’être nommés. Sous le déluge et l’abrasion généralisée, les riffs savent se montrer tranchants et pas que sifflants. Le batteur est toujours aussi déchaînés, pulsant avec passion l’ensemble filant grand train sur des crêtes noise ne cherchant jamais à s’arrondir et un son live pour encore plus donner l’impression que l’incendie est à ta porte.

info : 33 rpm + 8 page booklet, recycled sleeve. Recorded in the heat of 2K10 @Heinrich's workshop.













Pour leur dernier enregistrement en 2012, Neon Blud se sépare de sa chanteuse et évolue en trio. Discotheque Deathbed n’a que six titres mais culminant au-delà de la demi-heure, on peut le considérer comme leur seul et unique album. C’est à dire que les morceaux s’étendent, que l’approche punk et direct des débuts est loin et que la tournure des évènements prend des chemins de traviole. C’était un disque posthume, chroniqué comme tel en tout cas à l’époque, et on sent bien que tout part de travers, que le désespoir est au bout du larsen, que les saturations cachent des frustrations énormes, que la fuite en avant est la seule solution en faisant un boucan d’enfer. Et étrange. Avec un basse bien ronde sur Glitter, une ambiance marécageuse et cauchemardesque sur les huit minutes d’un autre morceau sans nom (une spécialité du groupe), un disque de noise qui semble parfois étouffé, malade, trafiqué toujours. Mais l’intensité n’est pas parti avec le dernier ouragan. Le nerf tremble encore, notamment grâce au chant masculin qui a pris le relais, ce qui donne des compos agitées et tendues comme Lucifurr ou le plus succinct et excellent Temple, une angoisse constante, des morceaux que Sonic Youth n’était plus capable d’écrire depuis longtemps pour une ambiance générale dont on ne ressort pas indemne.

info : 33 rpm + 1 insert. Recorded/produced by R.C. Coques.