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      Blud Discotheque Deathbed - LP
 Vinyl Rites 2012
 Disque posthume 
        d'un groupe n'ayant jamais déchaîné les passions de 
        son vivant. Ça part fort. Vous avez tort. Neon Blud venait des 
        moiteurs de Floride, Tampa exactement, là où la chaleur 
        vous fait entendre des mirages, là où c'est suintant, collant, 
        ralenti, déformé. Le noise-rock de Neon Blud ne pouvait 
        qu'être différent et dérangeant. On en avait eu un 
        aperçu sur le split 
        single avec Diet Cokeheads et surtout sur leur 12" B Girls 
        paru en 2010 sur Drugged Conscience. Tout un programme. Pour la dernière pendaison, Neon Blud répand cinq morceaux 
        comme de l'engrais chimique sur des étendues de canne à 
        sucre à n'en plus finir. L'ennui et la désolation peuvent 
        faire des miracles. Ça commence par les neuf minutes de Glitter. 
        Un fourmillement de cordes aigues, une batterie vaguement entraînante, 
        un brouhaha d'incertitude avant qu'une basse dub à la PIL ne débarque. 
        La fille est partie, sa voix avec et c'est un mec qui s'y colle avec l'énergie 
        d'un lézard en plein cagnard, le tout baigné dans un océan 
        de reverb. Une reverb qui colle à la peau de ce disque, vous englue 
        les tympans, vous noie dans le goudron bouillonnant. Les déflagrations 
        sont comme atténuées, ça écorche les oreilles 
        mais ça vient de loin, derrière une barrière de crasse 
        et de parasitage. Excepté sur le court Temple, les quatre 
        autres titres s'étirent dangereusement dans de longues minutes 
        nébuleuses mais sans jamais perdre ce petit bout de nerf entre 
        les dents, cette nervosité dans les rythmes pouvant intervenir 
        n'importe quand, une stridence laissant continuellement les sens en éveil. 
        Violemment. La musique de Neon Blud a toujours eu ce doux parfum d'un 
        Bad Moon Rising au vitriol mais sur ce dernier testament, le vitriol 
        a pris le dessus. Sur la face B, les huit minutes de Lucifurr sont 
        les plus douées et représentatives d'une torpeur assourdissante, 
        d'un grand maelstrom fumeux avec un riff accrocheur tenant sur une corde, 
        de variations de rythmes, de pulsations vrillantes, d'un épais 
        brouillard de saturations et d'un taux d'humidité frôlant 
        les 100%. L'ultime morceau qui n'a pas eu le temps d'être baptisé 
        (Untitled) est le prolongement armé de ce road-movie. Encore 
        huit minutes déviantes vers les Pain Teens et l'étrange 
        et morbide attirance pour tout ce qui fonctionne de travers et des arpèges 
        cinglants l'air surchargé.
 Neon Blud avait indéniablement un truc à part mais personne 
        ne l'a entendu. Vous savez ce qu'il vous reste à faire.
 SKX (06/09/2012)
 
  
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