The Art of Losing
index
 












::
download Pissing Down LP
:: download Tiddles LP

Headbutt
Pissing Down - LP
Pigboy records 1993
Tiddles - LP
Dirter Promotions records 1994
[publié le 14 janvier 2024]



Il ne reste plus grand-chose de Headbutt sur les internets. Surtout en matière de son. La page Oldies consacrée au groupe anglais est toujours présente mais avec la bande-son, c’est encore mieux. Perte & Fracas ayant décidé d’œuvrer pour la sauvegarde du patrimoine mondial de la noise, le répertoire de Headbutt va passer à la moulinette de la dématérialisation. Commençons par les longs formats. Pas si long que ça concernant Pissing Down. Après une série de singles, Headbutt rallongeait le tir mais avec six morceaux uniquement tapant tout de même dans les vingt-cinq minutes. Et surtout surprenait son monde. Headbutt, c’était de l’indus-rock-noise fracassant tous les bidons et pièces de métaux se trouvant dans son environnement avec des basses comme des enclumes et des hurlements de trépanés. Les six titres de Pissing Down sont étrangement calmes et modérés. On sent bien à plusieurs reprises que ça bouillonne dans le fond comme avec Keith Goldhanger qui tente de faire entendre son cri sur Duffel Bag mais c’est largement étouffé, laissant toute la place à l’invitée de luxe Lenie Mets, alias Leslie Rankine (Silverfish) d’égrener tranquillement sa jolie mélodie vocale. Les samples et les grouillements grinçants de Through The Slides sont également particulièrement angoissants. Adding Insult augmente la pression mais le rythme reste lent alors que Always Scrapping Shit est le passage le plus virulent. Mais si vous découvrez Headbutt avec ce disque, vous n’allez pas être secoué comme il se doit, pas comme avec les enregistrements précédents et suivants mais c’est une bonne entrée en matière, en douceur mais avec précaution, dans le monde malade de Headbutt.







Le premier véritable album de Headbutt se nomme Tiddles. Et ne vous fiez pas au mignon petit chat de la pochette. Tiddles est une vraie bête féroce. Headbutt remet les pendules (de la Tower Bridge) à l’heure. Toute la magnificence du collectif londonien, sa folie, sa hargne, ses basses, ses bidons, ses samples, ses bruitages, ses chants de damnés sont au rendez-vous. Avec Tchaikovsky trônant au-dessus de la mêlée du haut de ses 7 minutes 48 dantesques (avec Mouse Patrol à quasi égalité) et le chant de Keith Goldhanger dont je ne me remets toujours pas et qui aurait dû s’appeler Keith Golden Voice (et superbement symbolisé par une photo du livret). On ne va pas refaire l’histoire d’un album qui a déjà été détaillé sur cette page mais si vous voulez savoir à quoi ressemble Headbutt, quelle est la substantifique moelle de ce groupe londonien comparé à toute la crème noise-indus mais qui était furieusement unique et qui, de ses propres dires, préférait être rapprocher de Elvis Presley plutôt que Ministry, Tiddles est l’album incontournable.