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Thank
God
For Pregnant Virgins - CD
Tick Tock 2006
Thank God/Deepslauter
split 12''
Tick Tock/Soviet/These Family Jams 2007
Thank God/Tigershark
split 10''
Tick Tock/Molsook/The Perpetual Motion Machine 2007
Thank God/Monarcs
split 10''
Mashnote 2007
Thank God/Life at These Speeds
split 7''
Exotic Fever/Tick Tock 2008
Remercions
Dieu. Pas imaginé qu'un jour j'arriverais à écrire
cette phrase. La faute à un groupe de Columbia sévissant
dans la plus grande discrétion depuis 2006. Le groupe venant de
sortir leur premier album, c'est l'occasion de revenir sur leur discographie,
leurs cinq disques prenant inutilement la poussière depuis plus
de deux ans, à attendre qu'on parle d'eux.
De plus, on peut considérer ces différents disques comme
un album à part entière. Excepté pour le CD For
Pregnant Virgins, tous les autres morceaux sont issus de la même
session d'enregistrement et étaient destinés pour un premier
album sur GSL records, excusez du peu. Hélas pour Thank God, c'est
à la même période que GSL a conclu un deal avec le
distributeur Red Eye, filiale de Sony. Un distributeur qui ne prenait
que les disques dont le nombre de pressage dépassait les 10000
unités ! Autant dire que pour un groupe comme Thank God, même
avec Dieu dans son patronyme, la cause était perdue d'avance. (Pour
la petite histoire, cette affaire de distribution causera la perte de
GSL quelques mois plus tard).
Plutôt que se lamenter sur son sort et laisser ces morceaux pourrir
au fond d'un tiroir, Thank God ne sortira pas un disque, mais quatre.
Quatre splits avec des groupes et/ou des labels américains, japonais
et belges. Bien malin pour arroser le monde et se faire distribuer sur
tous les continents à moindre frais !
Thank God est né des cendres de Guyana
Punch Line. Trois des membres moins le chanteur Chris Bickel (un ex-In/Humanity)
parti fondé depuis trois tonnes de groupes dont Newgenics et Anakrid
pour le dernier en date. Vous rajoutez un deuxième guitariste,
un nouveau chanteur et le groupe est prêt pour enregistrer son premier
six titres, For Pregnant Virgins, sur Tick Tock records, le label
de Troy Thames, le batteur de Thank God. Un groupe qui démarre
sur les fondements de Guyana Punch Line mais qui attaque par les cotés,
soit un punk-hardcore déviant. Mais sur ce premier disque, ça
ne s'entend pas forcément. Thank God fonce droit sur l'homme. Hardcore
agressif, chants/aboiements multiples et soutenus avec suffisamment de
mélodies et de structures un peu tordues pour faire passer la pilule
comme sur le titre de sortie, l'excellent Mr. Bluebird Shitting on
my Shoulder.
Place au
split avec les japonais de Deepslauter. Trois titres avec une grosse charge
d'adrénaline d'entrée de jeu sur Flavored Tofu, se
prolongeant sur Happenstance et finissant en beauté sur
Goddamn Tulips. Soit huit minutes totalement cohérentes
où Thank God confirme tout son talent pour diluer son surplus d'hormones
dans une émotion, virile certes mais bienvenue avant tout. Ils
mettent de la folie dans leur hardcore et reprennent en beauté
les travaux de Guyana Punch Line, voir même In/Humanity.
Les Japonais savent aussi ce que folie et fessée signifient. Au
concours de vitesse d'exécution, ils battent sans problème
Thank God. Au concours d'émotions, ils se contentent de la deuxième
place. Mais j'écouterais bien un peu plus que ces trois morceaux
d'une minute et quelques, déjà terminés avant de
finir de taper ces modestes lignes. Très belle pochette colorée
avec dessins débiles à l'intérieur.
Split entre américains avec Tigershark. Des anciens The Assaillant
qui aiment également faire dans le hardcore agressif mais largement
plus scolaire. L'énergie déployée est belle, le deuxième
morceau, King D, passerait même pas mal mais des groupes
comme ça, le monde du hardcore en regorge par milliers. Cela ne
font rien mieux que les autres et ne méritent pas plus d'être
extraits du troupeau. Exactement comme l'était The Assaillant d'ailleurs.
Et quand ils essayent de se dépêtrer du hardcore, c'est pour
endormir l'auditoire sur une tentative d'un troisième titre tout
mou et insipide.
Thank God voudrait mourir à Paris. I Will Die in Paris commence
tout doucement mais c'est pour mieux te secouer la couenne pendant...
quelques misérables secondes et revenir s'achever à Paris
pour un court instrumental au calme inquiétant. That Crazy Mouse
is Cool est aussi court mais largement plus percutant avec une deuxième
voix dans le fond hystérique. Il faut attendre Waste my Breath
pour avoir du consistant et respirer un grand bol de Thank God comme on
l'aime. Rageur, fulminant et émotionnellement fort avec plein de
stop and go pour mieux jouer avec vos nerfs. Là encore, belle pochette
cartonnée avec un cerf gris qui ne brame pas dans le désert,
imprimé je ne sais pas comment dessus et signé Ryan McLennan.
Troisième
split paru en cette année 2007, un 10'' comme précédemment,
avec Monarcs, groupe de Miami. Là encore, on ne frôle pas
l'indigestion d'originalité mais comme leur hardcore est largement
plus teinté d'émotions, tirant vers Yaphet Kotto, les trois
morceaux passent sans encombres, notamment le dernier, Dropout Kallisti,
tout en tension contrôlée. On aimerait en entendre plus mais
le groupe ne semble n'avoir rien réalisé depuis.
Sur les trois titres de Thank God, on a un aperçu de tout l'aspect
déviant du punk-hardcore du quintet de Columbia. Peuvent autant
faire des intros toutes tordues que finir sur les chapeaux de roues et
même là, ils ne feront pas dans la demi-mesure ou faire sonner
le binaire de façon enflammée. On ne sait jamais par quel
coté le titre va nous prendre et comme ils ont toujours la bonne
idée de glisser des germes mélodiques dans leur chaos, ces
trois compos sont une nouvelle fois excellentes. Mention spéciale
à Life Fire on Fire, un des tout meilleur titre de leur
répertoire.
Si vous croyez toujours en Dieu et que vous n'avez pas encore fui cette
chronique dévouée à Thank God, un dernier effort.
Un split 45 tours avec Life at these Speeds. Un groupe de Portland à
la discographie déjà conséquente, même si un
seul album est chroniqué par ici.
Leur hardcore représente la face emo du genre. Là encore,
l'originalité est aux abonnés absents mais on ne serait
pas loin de voir que du feu sur Younger Monkey et sa mélodie
et son rythme bien prenant. Sur Older Eagle, LATS franchit trop
souvent la ligne jaune de la carte de l'émotion et grille toute
crédibilité quand ils s'offrent un sample de Vanessa Paradis
dans La Fille du Pont. L'emo-hardcore est à double tranchant.
Par contre, Thank God sort le grand jeu et s'offre une trompette. C'est
toujours mieux que le paradis. Ahh The Magical 90's n'est pas un
morceau nostalgique mais apporte un joli courant d'air frais dans leur
répertoire, Thank God se montrant plus aérien que d'habitude
mais sans perdre de leur mordant. Lay Down Lula est également
un titre plus modéré, toutes proportions gardées,
et relativement sublime. Artwork haut en couleur, imprimé des deux
cotés de la pochette, vinyl transparent.
La messe
est finie mais n'oubliez pas Thank God à l'heure de la quête.
SKX (12/04/2011)
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