<13|09|2016> Puissances occultes

Alpha WavesSeverance LP – Self-released 2015 : On connaissait Karies, Die Nerven, Dïat. Dans la série post-punk allemand qui croit que le Mur de Berlin n'est toujours pas tombé, voici Alpha Waves. C'est pas foncièrement mauvais. Le cahier des charges est respecté à la lettre. Tout est fait pour que le reste de Joy Division aille se faire pendre. Avec Crisis pour tirer sur la corde et Frustrations pour danser autour. Mais je vais aller déprimer ailleurs.
JT Whitfields/t 12'' – Rural Isolation Project records 2015 : le label texan Rural Isolation Project est connu pour son amour du bruit. Il passe très bien avec Quttinirpaaq. Il est beaucoup plus difficile a avalé avec JT Whitfield, la nouvelle terreur des campagnes. Déjà, tu passes trois heures à savoir à quelle vitesse ça tourne ce machin. Au final, tu optes pour le 33 tours en sachant que le 45 peut convenir et que ça possède le considérable avantage de faire passer la pilule plus vite. Quatre titres de portes qui claquent, de chasses d'eau qui se tirent et de violences électroniques dont les nappes bruitistes étendent de vilaines tentacules sur vos neurones qui ont démissionné depuis belles lurettes.
UltrateckelSays Miaow !! - self-released 2015 : lofi, garage, psychedelic, noisy, groovy, oui sans doute, tout ça un peu, surtout lofi parce que psyche, faut chercher. One-man-band (avec un batteur !) du Morbihan et importé de Marseille. De quoi faire traverser des océans de graviers à des hordes de teckels bicéphales. Il a une tronche qui donne tout de suite envie de sympathiser avec lui, une dérision qui ne fait pas les cons. Dans un rade au milieu de corps en sueur à boire du houblon, je dis pas non. Là, seul au milieu de mon salon, je n'ai pas assez d'abnégation.
Bison BisouRegine CDEP – Nuun records 2015 : Ecouter Bison Bisou est un gage de réussite sociale indéniable. Perte de l'être aimé, groupe de djembés sous vos fenêtres un 21 juin, règles douloureuses, Bison Bisou est la solution à tous vos problèmes. Bison Bisou, la baston et l'amour. Ça flotte, c'est dans l'air du temps. Un savant mélange de math-rock étoilé sous les tropiques, de pénétration en mode safe sex, de cascades d'arpèges qui rendent plus beau avec un savoir-faire indiscutable. Remplace allègrement votre petit déjeuner énergétique. Mais c'est franchement trop de calories pour moi.
Polar Polar Polar Polar32 AoûtClub De Smurf, Artisans Du Disque 2016 : Dans le même ordre d'idées que Bison Bisou, Polar x 4. C'est pas pour ça que c'est 4 fois mieux. Electric Electric en ligne de mire, l'effet de transe, les synthés qui te vrillent le plaisir, les cascades de bonheur par palette de six, un effet progressif à la Marvin. Parfaitement dans l'air du temps. Mais bordel, quand est-ce que ça s'arrête cette mode à la con ?
Tropical HorsesMiradorAnywave, Montagne Sacrée, Balades Sonores 2016 : C'est la découverte de l'année, le disque que Tsugi n'attendait plus, une magistrale claque dans la gueule. Dommage que le pitoyable Cdr envoyé dans sa misérable pochette cartonnée chez Lidl n'a jamais voulu fonctionner. Quelqu'un a déjà eu l'incommensurable chance d'écouter Tropical Horses ?
Kappa Chows/t – Big Tomato 2016 : Le label bordelais Big Tomato aime le garage, le rock, le punk, les sixties. Les Canadiens de Kappa Chow ne pouvaient que leur plaire. Parfaite équation. Et comme Kappa Chow n'est pas contre le fait de balancer des mélodies, les enrober de vocalises féminines, de cuivres, de suavité allant à l'encontre de leur sauvagerie naturelle (Punk As Fuck), ce bout de disque a de quoi mettre un bout d'âme à leur trou perdu nommé Sackville. Le meilleur moment reste tout de même Jump, une reprise de Van Halen. Comment ça, rien à voir ?!
Passenger Perus/t – Big Tomato 2016 : Passenger Peru plane bien plus haut que le Pérou, ils sont de Brooklyn. L'histoire ne dit pas d'où viennent les drogues, d'autant que je soupçonne Justin Gonzales et Justin Stivers d'arriver à des altitudes supérieures par la seule force de leur karma. Balèzes les mecs. Le premier album de Passenger Peru vole donc au-dessus de champs à la sensibilité pop et indie, au-dessus de TV Personnalities et de Syd Barrett, voir même Beck et Sentridoh, emmailloté dans une esthétique lofi mais bien plus chiadé dans les détails à écouter de près. Psychédélisme brouillardeux, mélodies alertes sous les fines saturations ou en pleine lumière (The Best Way To Drown), ça vous ramène 40 ans en arrière pour mieux repartir de l'avant. Le label appelle ça Out of time organic & infectious psychedelic tribal pop. Si jamais ça vous cause, il se peut que ce disque vous plaise énormément.

AbsdedNukem CDEP – Coup De Couteau 2015 : Hardcore métallique et chaotique, les trois titres de ce groupe de Figeac riment également avec hyper classique. Ils ont tout ce qu'il faut là où il faut. Déchaînement de violence de bon aloi qui laisse totalement froid. Finalement, leur plus belle originalité, signe d'un esprit supérieur, ce sont les titres avec Som Telleck et Miss Understood.
MorgueDoors Of No Return - Basement Apes Industries, Trendkill & Fat Ass Records 2016 : La morgue, c'est bien dans ce charmant endroit que le groupe d'Alès faisait semblant de pourrir à tout jamais. Treize années que Morgue n'avait pas réalisé de disque. Alors après une résurrection en 2012 sur les scènes pour ressouder les articulations, Morgue sort son quatrième album. Les portes de non-retour claquent méchamment à la tronche. Si le grindcore ou le death-metal vous donnent des envies de fuir à l'autre bout de la terre, vous pouvez déjà commencer à courir. Et vite. En temps habituel, je serais déjà également parti mais Doors Of No Return possède ce petit surplus de haine, de crasse et de punk violemment nihiliste qui fait penser que finalement, la Morgue n'est pas un si vilain endroit.

Awhat ? - Machefer CDEP – Log Lady 2015 : C'est ce qu'on appelle un premier jet, un premier cri dans la vie qui n'aura certes pas une résonance énorme mais il est là et il ne demande qu'à s'améliorer, monter dans les tours, trouver de la consistance pour que son faible écho ne reste pas coincer dans les rues lyonnaises d'où il est issu. Machefer, résidu des années 90 qui persiste à reprendre le flambeau de Fugazi plus ou moins adroitement, maintenir le feu d'une indie-pop un peu plus musclée que la moyenne en intégrant habilement de nombreux samples pour la touche perso et qui vaudront toujours mieux que l'accent français à couper au couteau. Quatre titres encore jeunes mais comme disait Francis Heaulme, à chaque jour suffit sa peine.

Jean-Luc GuionnetPlugged InclinationsCircum-Disc, Becoq records 2016 : Je travaille depuis 1993 à une approche expérimentale de l'orgue d'église (Pentes, Tirets). On est aux commandes d'une machine. L'orgue est à mi-chemin du véhicule et de l'intelligence artificielle : c'est un transport en commun : une nef, une barque, un paquebot, un bâtiment dans un bâtiment. Exprimer l'orgue comme on le dit du citron. Je vous la fais courte parce que des phrases comme ça passant totalement au-dessus de mon intelligence que j'ai modeste, il y en a toute une feuille. Plugged Inclinations est un seul long titre de 53 minutes enregistré live le 9 octobre 2013 à la Malterie de Lille. Au Tapette Fest en juin dernier dans l'église de Campénéac, c'était peut-être super méga puissant. Sur disque, c'est chiant comme la mort. Ou alors, je prends pas les bonnes drogues.
Bi-Ki?Quelque Chose Au Milieu - Circum-Disc, Becoq records 2016 : Bi-Ki, c'est la rencontre de deux saxophonistes alto, Sakina Abdou et Jean-Baptiste Rubin. Une rencontre enregistré dans des lieux ouverts et différents (une église, un marché, une piscine municipale, une passerelle au-dessus d'une départementale et un hôtel de ville), par Jean-Luc Guionnet qui s'est également occupé du mixage et du montage. Pour le reste, voyez la chronique au-dessus. Surtout les deux dernières phrases.
Ternoy/Cruz/OrinsQeqertarsuatsiaatCircum-Disc 2016 : Ces noms ne vous disent peut-être rien mais Jérémie Ternoy (piano), Ivann Cruz (guitare) et Peter Orins (batterie) sont également les trois protagonistes de TOC. Et cette nouvelle formule est tout simplement la version unplugged de TOC. Un vieux désir de tout débrancher tout en gardant cette approche free et improvisée. Le trio travaille sur la densité, les volumes, le silence, sort des sons et des rythmiques plus d'une fois surprenants et inventifs, triture l'espace, gratte ses instruments, devient poétique et magnétique à l'instar des onze minutes d'ouverture du très réussi premier morceau Djanet. Tout n'est hélas pas aussi prenant et si je préfère la version bruits & fureur de ces musiciens, cette version acoustique n'en reste pas moins intéressante.

BellegardeCaché Derrière – Amouramor 2014 : La musique aurait encore pu passer sans trop de dommages, bien que ce soit là le problème, ne provoque aucun dommage, bien à l'abri dans un rock-pop-chanson-française inoffensif et propre sur soi. Mais le chant et surtout les paroles en français sont totalement rédhibitoires. On a déjà assez donné avec Téléphone et Noir Désir, ce groupe de Toulouse n'a pas besoin d'en rajouter une couche. Par pitié.
Moke'ss/t CDEP – self-released 2015 : J'espère que leur participation au Ricard SA Live Music et leur campagne de financement Ulele leur a apporté joie et bonheur pour leur premier 5 titres (en plus d'une bonne cuite à l'oeil) parce que leur alternative stoner psyche rock de Paris (pour reprendre leurs propres termes vu que je suis totalement incapable de qualifier une telle débauche d'horreur) est du plastique dont on fait les frisbee.

AppolloniaDull Parade – self-released 2014 : Il faut vraiment être une racaille pour aller déterrer au fond de la pile un disque datant de 2014 mais ce cinquième album de ce groupe de Bordeaux est un tel enfilage de perles hard-rock en chant clair, de metal-stoner fadasse et de mélodies à l'eau de rose que je ne voudrais pas que vous tombiez dessus. Frisbee bis, le championnat est ouvert.
BlastMadness Is The Emergency Exit Pince Oreilles 2015 : Un trio français piano (fender rhodes/moog exactement), clarinette, batterie, c'est pas tous les jours qu'on en croise sur sa route de vieux punk. Ça peut faire penser à l'approche jazz moderne et transversal des groupes lyonnais du Grolektif mais il manque de cette fureur et de cette électricité qui transcende les genres, me hérisse le poil que j'ai dur et provoque autre chose qu'une écoute sage et polie.
Spiels/t CD – self-released 2015 : Merde & Tracas n'a jamais rien eu contre le jazz. Mais au risque de se répéter (voir les lignes juste au-dessus), il faut qu'il soit particulièrement épicé, hirsute et traversé d'une noire électricité pour qu'il arrive à capter nos cœurs endurcis. Alors quand en plus celui des nantais de Spiel est teinté de folk, d'esprit manouche, klezmer, d'un tas de courants musicaux en fait, d'une douceur bien trop douce (?) et bien qu'il soit pas franchement classique (accordéon, contrebasse, percussions, violon), ce genre de patchwork donne plus envie de gentiment démissionner que le tournis des grands fonds.
Doominas/t CD – Noise Appeal 2015 : Doomina, c'est quoi cette blague ? Du doom pour enfants ? Du post-rock qui se prend pour des balèzes ? Je croyais les Allemands un peu plus au courant de la situation. Mogwai à coté deviendrait presque flippant. J'ai honte pour eux. Frisbee ter. Et loin celui-là. Très très loin.
AbysseI Am The Wolf – self-released 2016 : Entre ambiant metal et post-rock instrumental, mon cœur balance. Se serre. Hoquette. Puis vomit. L'homme est un loup pour l'homme. Et on ne dira jamais à quel point il est capable de faire aussi du mal pour la musique. Surtout quand ça vient de Cholet.
Follow Me NotNothing Comes With A SmileUnknown Pleasures 2016 : Le nom Follow Me Not ne dit pas que c'est un projet solo, celui de Nicolas Gerroué. La musique dit encore moins que ça vient de Quimperlé. A l'écoute de ce cinquième disque (mais le premier bénéficiant du soutien d'un label), c'est la perfide Albion et non la Bretagne sud qui vient à l'esprit. Avec dans sa brouillardeuse charrette, les fantômes de The Cure, Jesus and Mary Chain et tout un pan des années cold et new-wave dans les 80's. Boite à rythmes, guitare finement shoegaze ou acoustique, synthés discrets, mélancolie du chant, mélancolie tout court. Une musique qui ne dit pas son âge. Une musique qui ne me dit rien tout court.


Robert OpenightmareSilent ScreamVegas, Distorsion, Les Disques de Géraldine, Never Trust An Asshole, To Loose Punkers 2016 : Revoilà Robert ! Décidément pas rancunier, le trio toulousain en remet une nouvelle couche et, comme le suggère le titre, crie son malaise en silence. Si seulement cela avait pu être vrai.
H.U.M.Trinity WayRocket records 2016 : H.U.M., soit les initiales des prénoms ou noms des protagonistes de ce projet franco-anglais, Heloise Zamzam, Olmo Uiutna et Mark Wagner. Trois comme la Trinité et j'ai bien cru que leur premier album Trinity Way allait mener vers des chemins bien trop spirituels et enfumés, pour ne pas dire fumeux. Surtout avec des titres comme Cat-Man-Do et L'Âme Agit. Mais H.U.M. sont de drôles de paroissiens. Trinity Way vibre d'ondes assez sombres, lourdes, hypnotiques certes mais tournant dans le bon sens, avec juste ce qu'il faut d’agressivité et de tension. H.U.M. a également beaucoup fait tourner les disques de kraut-rock, a plané sur la kosmische music, des voyageurs célestes qui parfois me perdent en route dans les limbes de passages instrumentaux où les éléphants sont trop verts. Disons que je m'attendais à pire et que du coup, la tendance est à ne retenir que le plus agréable. Mais je n'en fumerais pas tous les jours.
The Canyon Observer – Fvck -Kapa records 2015 : Le Slovénien ne fait pas mine. Le mec suspendu par la peau du dos sur cette photo, c'est le chanteur de The Canyon Observer. Certifié réalisé sans trucage (d'autres photos sur leur site sont là pour hélas le prouver). Je ne sais pas si de là-haut, son chant est un poil plus aiguë mais sur disque, sa belle grosse voix souffre le martyre. Et ainsi va la musique qu'on pressentait bien ne pas être trop portée sur le funk. Quatre généreux titres se débattant dans les entrailles de l'enfer. Neurosis passerait à coté pour une joyeuse troupe de saltimbanques en pleine démonstration de diabolo. C'est long, dur, épique, pas inintéressant mais c'est surtout beaucoup trop de souffrance.

ŽenJantarUnrecords, Vox Project 2015 : J'essaye parfois d'être vraiment de bonne volonté, de me mettre dans des dispositions mentales et psychiques les plus ouvertes possibles, de déverrouiller mes chakras mais là, je peux franchement pas. Un groupe entièrement féminin en provenance de Croatie, j'y croyais pourtant mais le mélange dream-pop, post-rock synthétique, voix célestes, guitares d'un autre siècle et longues tirades vaporeuses qu'un semblant de rythmes tentent parfois de secouer, c'est à pleurer.
Mr Godson Will Be The Last One To Survive : You'd Better Run – self-released 2015 : Comme le dit ce groupe de Limoges sur la bio accompagnant l'envoi : pas de prétention d'être les premiers en quoi que ce soit, mais plutôt les derniers à survivre. Effectivement, il serait gênant d'avoir de la prétention d'inventer quoi que ce soit avec ce punk-rock mélodique très old-school. Ce n'est pas non plus les Burning Heads. Ils citent plutôt Sixpack et Leatherface (mais c'est vache pour Leatherface) mais bon vous voyez un peu la tendance. Et si vous la voyez pas, c'est pas grave non plus. Par contre, si ce sont les derniers à survivre, la fin de l'humanité va être vraiment triste. Ou alors est-ce juste un aveu d'être les derniers des dinosaures d'un style en totale désuétude ?
VonneumannSitcom Koan – Ammiratore Omonimo 2016 : A la base, un concert enregistré en 2010. A l'arrivée, six ans plus tard (l'Italien est long à se décider), ces bandes que le groupe de Rome ne voulait pas voir disparaître dans l'oubli, réapparaissent sur un disque. C'est trop de générosité. Les musiques improvisées, c'est comme le 49-3, ça passe ou ça ne passe pas et quand ça passe en force, ça fait mal au fondement. Malgré de nombreux overdubs, Vonneumann n'était pas dans un grand jour. Ça gratouille beaucoup, surtout dans le vide. On comprend pourquoi un seul applaudissement se fait entendre entre les morceaux. Le hasard sans doute.
Love Sex MachineAsexual Anger Lost Pilgrims 2016 : Pôle Emploi devrait donner des stages aux groupes pour leur apprendre à trouver un nom décent. Je ne sais pas si ces Lillois sont des fans de James Brown mais Love Sex Machine n'est pas ce qu'on appelle à proprement parlé un disque de funk. Et même s'ils faisaient du funk, ce nom serait bien pourri. La tendance est au metal/sludge/doom malsain, vicieux, dans une veine vitriolée à la Lord Mantis. Ramasse tes paillettes. Manque juste la folie des maîtres, les sauvages accélérations, l'hystérie des bas-fonds et la crasse qui colle aux semelles mais Asexual Anger offre déjà quelques belles possibilités de s'amuser.
Tælos – 3 singles – Kinetik records 2016 : Hélas, tout ce qui vient de Grèce n'est pas de la qualité de The You And What Army. Crise et surtout, tirage très limité oblige, le label Kinetik a compilé trois singles de deux titres tirés à 100 exemplaires chacun sur un Cdr de la mort et a envoyé le tout. C'est ce qu'on appelle faire le voyage pour rien. Six titres cosmiques qui planent au raz des pâquerettes. Tout ces titres et peut-être encore plus devraient être regroupés sur un album nommé Experiments In Certainty. J'espère fortement qu'il ne passera jamais les frontières.
Deux Boules VanilleTutti FruttiAtypeek, SK, Gnougn, Et Mon Cul C'est Du T ofu 2015 : C'est pas deux boules vanille, plutôt deux boules de flipper. Brinquebaler de tous les cotés par deux batteries reliées à des synthés et des cerveaux en très forte ébullition. Lobotomisation à grande échelle. Effet techno transe chez les punks assuré. Marrant deux minutes.
InfecticidePoil De CoeurAtypeek, Da! Heard It, Metadrone 2016 : Pas apte, je ne suis pas apte à commenter ça. Alors je vais pas m'emmerder, je vais reprendre la chronique du journal Le Monde. Oui, chez Perte & Fracas, on cite Le Monde. Seuls les deux derniers mots de leur chronique ne sont pas tout à fait en total accord avec le fond de ma pensée :
Trois jeunes lascars bloqués sur les premières années des eighties métissent le look robotique de Kraftwerk avec le fluo ample de Lio, chaussés de magnifiques tennis blanches à scratch. Une allure en totale adéquation avec leur musique, une electro-punk-new-wave recouverte de tulle synthétique Korg et parcourue d'une voix tribale, qui invoque des textes néo-dada. Efficacité exemplaire.

Ultra PandaThe New BearAtypeek 2016 : Ultra Panda, un groupe basé du coté de Tours. C'est le syndrome Electric Electric ou Ed Wood Jr., celui qui veut amener le math-rock dans les boites de nuit, concilier rock et fun, synthés et sueur, mélodies et grosse baston rythmique. La réussite ne frappe pas à part égale à chaque porte. Quatre nouveaux titres qui n'existent que dans le monde virtuel. Je vais donc faire comme si ça n'existait pas vraiment.
Hoax HoaxShot RevolverAtypeek, Blindsight 2015 : Dans le domaine du post-rock instrumental avec des morceaux qui durent trois plombes, c'est souvent la soupe à la grimace. Il existe des exceptions comme L'Effondras mais en principe, c'est dans cette rubrique massacrante qu'ils finissent tous par mourir. Le cas du trio français Hoax Hoax est plus épineux. Hoax Hoax arrive à contourner les poncifs du genre par une nervosité et une tension au-dessus de la moyenne, ne cherche pas la contemplation et la beauté des paysages et structurent leurs six morceaux plus librement et de façon imprévisible. Maintenant, c'est loin d'être haletant à chaque seconde, notamment à cause de la durée des morceaux oscillant tous entre six et onze minutes. J'aurais volontiers tailler dans le tas pour gagner en intensité et se dispenser de pas mal de longueurs n'apportant rien à certains titres qui avait tout dit dans les quatre premières minutes. Les fans du genre vont sûrement adorer.
SpookBlurred Head And Scrambled EggsPied De Biche, Atypeek 2016 : Sur le papier, le potentiel était là. Ce trio suisse (Lausanne) promettait d’assaisonner la freeture du jazz avec l'explosion du rock, de pimenter un esprit aventureux et improvisé avec de belles explosions noise, de faire péter l'électricité et l'acoustique dans une grande gerbe commune de décibels inédites, confronter musique concrète, contemporaine avec le punk sommeillant chez le jazzeux (beau challenge). Je ne peux nier que parfois le mélange a de la gueule et fait trembler les chaumières mais j'aimerais bien voir la terre ferme plus souvent. Ardu.
Ingmarself-titled – self-released 2016 : Si vous pensez Bergman en lisant Ingmar, c'est normal. Et ça ne s'arrête pas là. Sur le premier album de ce trio strasbourgeois sont également remerciés Jarmusch, Lynch, Fassbinder, Soderbergh, Cassavetes et Lumet. Ingmar ne donne pourtant pas dans le post-rock instrumental à tendance cinématographique. Je respire mieux. Chant féminin, basse, batterie et quelques effets spéciaux au service d'une musique inclassable. C'est un bon point de pris. Il faut sans doute voir dans toutes ces références à des réalisateurs une inspiration pour leur création musicale. D'où une grande disparité dans les ambiances. Morceaux free, expérimentaux, plus noise, feutrés, jazzy, narratifs, chant à l'avenant à la large palette qui peut se révéler cajoleur ou grondant, cris et chuchotements aurait dit Bergamn, morceaux qui captent l'attention mais aussi de nombreux passages trop flottants et nébuleux, Ingmar n'est pas simple à suivre mais il a de la gueule. Affaire à suivre.
IcsisPierre Vide EauDur Et Doux, Atypeek 2016 : Le disque frustrant par excellence. Tout pour plaire mais ça ne veut pas. Un trio qui gravite autour de Lyon pratiquant une sorte de noise-rock plus free et décomplexé que complexe, avec plein de cassures, de variations d'ambiances et d'idées. Le problème est qu'ils en foutent de partout, dans une débauche d'énergie un peu vaine, surtout au niveau du chant entre Jessica Martin Maresco, le guitariste François Mignot et Guilhem Meier, batteur également de Ukandanz et Poil. Je sature. Rapidement. Dès le premier titre Dark Matter d'ailleurs quand la voix mâle y va de ses chœurs très pénibles ou le mélange chant chinois, bruitage/onomatopées façon Le Singe Blanc. Et ça n'arrête pas de tout l'album. Un trio très extraverti secouant parfois bien le cocotier mais qui mériterait de simplifier la donne. Dommage.
Maudit Tangue #3 – Indian Ocean Rock – Maudit Tangue 2015 : Si jamais vous avez eu le courage d'arriver en bas de cette page, vous aurez le bonheur de découvrir une compilation de rock de l'océan indien. C'est pas tous les jours qu'on parle d'un disque en provenance de l'île de la Réunion ! 20 groupes au programme se partageant entre la Réunion qui se taille la part du lion avec neuf groupes, l'Afrique du Sud, l'Inde, l'île Maurice, Madagascar et l'Australie de l'ouest, c'est à dire la partie de l'Australie où ne vivent que des kangourous. Et un groupe de rock donc du nom de Rag N'Bone. Bon, j'aimerais vous dire que l'avenir du rock se trouve dans cette partie du monde. Hélas, l'océan indien ne va pas faire de vague en la matière. On peut retenir le nom de Pluto Crève pour la Réunion, que l'Afrique du Sud s'y connaît en garage-rock crade et punk-rock bouillonnant, que le groupe de filles The Vinyl Records aurait très bien pu venir États-Unis et non pas de l'Inde et que rien ne vaut un Fuck The Police quand il vient de l'île Maurice ou comment faire du headbanging sous les palmiers. Ça fait surtout plaisir de voir que dans tous ces coins de la planète, les décibels coulent à flot, loin des clichés cartes postales. Quand le rock étend ses tentacules, ça ne peut point faire de mal.

Tête de Gondole (13/09/2016)

 

 



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. Bi-Ki? Quelque Chose Au Milieu
. Ternoy/Cruz/Orins Qeqertarsuatsiaat
. Bellegarde Caché Derrière
. Moke's s/t
. Appollonia Dull Parade
. Blast Madness Is The Emergency Exit
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. Doomina s/t
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. Robert Openightmare Silent Scream
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. Vonneumann Sitcom Koan
. Love Sex Machine Asexual Anger
. Tælos 3 singles
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. Infecticide Poil De Coeur
. Ultra Panda The New Bear
. Hoax Hoax Shot Revolver
. Spook Blurred Head And Scrambled Eggs
. Ingmar self-titled
. Icsis Pierre Vide Eau
. Maudit Tangue #3 Indian Ocean Rock