Theramin, c’est un groupe dans lequel figure Sacha Tilotta, futur batteur de Three Second Kiss. Et c’est aussi le fils de Giovanna Cacciola et Agostino Tilotta (Uzeda, Bellini), une info dont nous n’avions pas connaissance à l’époque de la chronique et sortie de l’album en 2004. La comparaison avec les groupes de ses parents n’étaient donc pas vaines. Mieux, la maman chante sur In My Place avec tout le talent et la passion qu’on lui connaît. Et le papa a sorti la guitare acoustique sur Near By The Saint Leonard River, sorte de flamenco à l’italienne, très beau et sobre avec juste du chant parlé qui doit être l’œuvre du fils. Theramin était bien sûr plus qu’une histoire de famille. Stefano Garaffa Botta (qui jouera plus tard dans Tapso II) est à la guitare et au chant alors que Michael Herman s’occupe de la basse. We Were Gladiators est leur unique album/disque et il est très bon en plus d’être totalement passé inaperçu. L’appréhension quand vous ressortez les vieux dossiers est d’être déçu, se dire que c’était bien meilleur dans les souvenirs lointains. Dans le cas de Theramin, c’est tout le contraire. Bien plus palpitant que je ne me l’imaginais. La référence à Shellac n’a vraiment pas lieu d’être. Uzeda et Bellini non plus tant qu’à faire. Theramin évoluait pourtant dans un registre noise-rock mais leur inspiration et son exécution étaient marquées d’une empreinte toute personnelle. Rugueux, anguleux mais mélodique. Escarpé parfois, jamais compliqué, avec des structures mouvantes et une tension qui savaient exploser à bon escient sans se répandre partout. Une touche de mélancolie symbolisée par le violon de Giovanni Fidelio sur To Be Away, des effluves variées, des compos finement élaborées pleines de trouvailles laissant une belle profondeur en bouche, il n’en fallait pas plus pour remettre We Were Gladiators en très bonne place dans la grande l’arène des ignorés du rock.