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At Rat R Amer$ide, Rock & Roll Is Dead, Long Live Rat At Rat R - LP Neutral records 1985 Stainless Steel - 12'' Purge/Sound League records 1988 s/t - LP Sound League records 1991 [publié le 22 mai 2018]   Rat At Rat R n'est pas le groupe le plus connu du New-York des années 80. Pourtant, aux cotés de Sonic Youth, Swans et Live Skull, ils régnaient sur le bruit de la ville. Mais la reconnaissance d'un plus grand nombre est passé au-dessus de ce groupe originaire de Philadelphie et relocalisé à New-York en 1981. La faute à une discographie éparse (que trois disques entre 85 et 91), un line-up instable, le refus de signer sur Homestead qui aurait été largement plus judicieux, la drogue et une musique sans concession. Rat At Rat R était le groupe le plus orienté rock par rapport à Sonic Youth et Swans, se rapprochant de l'univers de Live Skull. Ils citaient pêle-mêle King Crimson, Television, Teenage Jesus And The Jerks et même Yes parmi leurs influences, s'étaient taillé un son tourné vers les guitares, sombre, torturé, véhément, un mélange de prog-rock sans superflu et de no-wave. Fondé par le guitariste-chanteur répondant au drôle de nom de Victor Poison-Tête et qui a compté dans ses rangs Ron Anderson (Molecules, RonRuins, PAK) quand le groupe était encore à Philadelphie, Rat At Rat R a attendu 1985 pour publier son premier disque, Amer$ide, Rock & Roll is Dead, Long Live Rat At Rat R sur Neutral records, le label de Glenn Branca très récemment décédé. Une histoire de famille en quelque sorte puisque la bassiste, Sonda Andersson, est la cousine de Branca et le guitariste, John Myers, conduira les orchestres symphoniques pour guitares de Branca. Le quatrième larron est le batteur David Tritt (ou David Rat) qui a précédé de quelques semaines Branca dans les affres de l'enfer puisqu'il s'est éteint en mars dernier. Amer$ide est clairement leur meilleur disque bien que les deux suivants soient bons mais inégaux. Le plus mordant avec deux guitares acérées, un chant grondant qui prend de la place, les relents d'un blues tumultueux, la présence d'un violon pour cristalliser les passions (Bloodshot). Le chaos n'est jamais loin, les mélodies sont malmenées, les fractures sévères, une narration épique, de la générosité à tous les niveaux pour un disque possédant une patine années 80 mais pour une rage débordante, un souffle que les nombreuses années n'ont pas coupé. (Cet album a été réédité en CD par le label Ektro records en 2012).     Stainless Steel (sous titré Free Dope For Cops N Kids sur la tranche du vinyle) est un mini-album quatre titres dont le dernier sans nom n'est qu'un court passage bruitiste avec des samples bizarres, une prolongation des neufs minutes précédentes que représente The Beautiful One. En trois ans, Rat At Rat R n'a pas vraiment changé mais il subsiste sur ce disque un parfum rock plus classique, moins de noirceur et surtout des guitares plus bavardes dont le propos n'est pas toujours judicieux. Stainless Steel n'est pas totalement inoxydable mais ça reste un acier relativement solide.     Pour leur dernier album en 91, des changements de personnel sont intervenus. Sonda Andersson a quitté Rat At Rat R en 88 pour rejoindre Live Skull. Walter Sipser l'a remplace. A la batterie, David Rat se refait une santé et David Howard bat la mesure tout comme sur certains titres, David Sardi, producteur du disque et chanteur de Barkmarket. Le propos s'est resserré et st plus clair, le groupe ne navigue pas sur le bord du chaos, les mélodies laissent éclater plus facilement leur brillance, c'est devenu plus percussif et les guitares n'occupent plus tout l'espace. Il suffit de dire ça pour tomber sur l'affreux solo de guitare de Larry Facedown sur un rythme de slow. Mais excepté cette faute de goût, cet album rentre dans le lard sans laisser de bave, gagne en gravité et balance de gros parpaings convaincants comme la triplette T.A.N.K., Lifeboat/Fly et Rednecks and Ragheads et également le superbe titre d'ouverture Moth Candy et sa guitare slide. Des titres ancrant définitivement Rat At Rat R dans le monde sans pitié de New York, du noise-rock de combat, plus actuel, ténébreux, dont on peut retrouver des échos chez Of Cabbages And Kings ou Cop Shoot Cop.  
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