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Raeo
El Diablo 7'' G33G records 1992 Raeo Adios Jupiter CD G33G records 1994 Raeo Words Are Worms 7'' Amanita/Father Yod 1996 Raeo Body Loop CD G3G/Amanita records 1999 [posté le 03 décembre 2012] ![]() ![]() ![]() Après Mars, Raeo. Ce n'est pas un message codé mais la suite des aventures de Mark Cunningham, ex-bassiste du groupe no-wave Mars dont la discographie a été revisitée la semaine dernière. On le retrouve au début des années 90, après une expérience avec Don King dont on recausera peut-être un jour, exilé à Barcelone, dans un nouveau projet répondant au doux nom de Raeo, radicalement différent de ce qu'il a pu faire avec Mars. Sauf si on considère ces deux groupes sous l'angle recherche & expérimentations, l'envie d'aller là où les autres pingouins ne vont pas. Cunningham a tronqué sa basse pour une trompette et avec Gat, un gars du cru qui a traîné ses guêtres dans une multitude de projets et accompagné régulièrement Pascal Comelade, Raeo prend forme. Et cette forme est insaisissable. Et originale. Cunningham à la trompette donc, branchée sur delays pour varier les plaisirs et aussi en programmateur de la boite à rythmes, Gat s'occupant des guitare, basse, samples et autres manipulations sonores. Bienvenue dans le cold-tropico onirique de Raeo ! On ne va pas trop s'attarder sur leur premier disque puisque les deux titres du single El Diablo, Daddy Legba et Mambo Maya, se retrouveront deux ans plus tard sur l'album Adios Jupiter. Mais les versions et surtout l'enregistrement/mixage sont différents et ça me fait toujours marrer de mettre en numérique, du grésillement et des parasites d'un bon vieux vinyle qui n'avait pas tourné depuis très longtemps. On s'amuse comme on peut. ![]() ![]() C'est en 1994, sur G33G records, leur propre structure, que le duo sort son premier album, Adios Jupiter. Un duo mais de très nombreux invités avec en tête de gondole, Lucy Hamilton, alias China Burg, Constance Burg de son vrai nom, l'ex-guitariste et chanteuse de Mars. Quatorze autres noms sont crédités sur la totalité des dix morceaux. Des chanteurs, un violoniste, des clarinettistes, guitaristes, une vraie batteuse (Katie O'looney) et encore plus de bidouilleurs de sonorités. Mais c'est bien Cunningham et sa trompette magique qui mène le bal. Il n'est plus question de stridences, d'improvisations, de destructurations. Les mélodies de la trompette sont enivrantes, hypnotisantes, sortent transformées sous les effets infligés par Cunningham, jouant sur la texture dont parfois bien malin qui devinerait l'origine et sait aussi se mettre en retrait, comme sur Helen Fordsdale, reprise méconnaissable et excellente d'un morceau du répertoire de Mars avec double chant et la guitare en cascade de China Burg. Espagnolades magnifiquement tristes (Memorias Del Oasis), ambiances industrielles tissant de froids contours, rythmes martiaux ou dansants (Mambo Maya), mélancolie de bords de plage, swing glissant, expériences et ballades sonores, on pourrait tenter de rapprocher ce disque à un croisement de Moonshake et Motherhead Bug mais c'est tellement personnel et unique que c'est forcément réducteur. Là encore, des années que je n'avais pas écouté ça et, malgré que mon pain quotidien que je m'infiltre entre les deux oreilles soit bien différent, la magie de Adios Jupiter opère toujours. ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Deuxième single en mode trio, Anton Ignorant venant mettre son grain de sel avec sa guitare. Deux inédits, Words are worms et Most na savi. L'orchestration est plus classique, la variété des sons moins grande, Raeo mettant en pratique sa volonté de recherche for new instrumental forms and new directions in post-popular music. Mais loin de moi l'idée de morceaux au rabais. Ce sont deux superbes compos, l'enchevêtrement mélodie de trompette, riff de guitare/basse, rythmes et même sample de voix sur Words are worms est judicieux. Raeo semble trouver l'équilibre parfait entre sa volonté d'expérimenter et d'écrire des chansons pop, au sens de populaire, pour un plaisir encore plus évident. ![]() ![]() Vous reprendrez bien un peu de trompette ? Cinq ans après Adios Jupiter, Raeo signe Body Loops, son deuxième et dernier album à ce jour sur Amanita records et G3G qui a perdu un 3 en cours de route (mais les deux options sont possibles). Cette fois-ci, Raeo se produit en véritable duo. Et l'atmosphère n'est plus à la popular music. Six minutes d'introduction de Motion and Rest, morceau ambient qui fait froid dans le dos. Le reste est à l'avenant. Exit les jolies lignes mélodiques de la trompette. Exit les rythmes chaloupés. La pina colada a pris un gros coup de glaçon. Friches industrielles, lambeaux électroniques, fragments, traces nébuleuses de trompette, expérimentation accrues, basse sourde, rythmes de profondeurs sous-marines, multiples échos se répercutant sur la fosse d'une musique sombre, l'heure n'est plus à la fête chez le Raeo de 1999 mais il ressort un parfum d'une nouvelle gravité et d'une noirceur qui colle à la peau. La magie est différente mais toujours présente. Depuis, silence radio. Reste également le souvenir agréable d'un concert aux Tontons Flingueurs en mai 1997 (avec Moller-Plesset !) ainsi qu'un concert impromptu le lendemain dans le salon d'une maison de la campagne rennaise et la rencontre de deux personnes charmantes... ![]() ![]()
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