The Art of Losing
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Kiss It Goodbye

She Loves Me, She Loves Me Not - LP
Revelation 1997
Choke - CDEP
Revelation 1999

[publié le 27 janvier 2017]

Attention, pièce maîtresse. Gros pavé dans les gencives. Un classique qui fait mal et se fait appeler She Loves Me, She Loves Me Not bien que ce titre n'apparaisse strictement nulle part sur la pochette, l'insert ou les ronds centraux du vinyle. Cet album est au hardcore ce que le Face Of Collapse de Dazzling Killmen est au noise-rock. A savoir une boule d'intensité qui rend dingue, un monstre d'urgence et de torture mentale, un disque culte. Et surtout, des albums dépassant le cadre dans lesquels on a voulu les coincer. C'est bien plus que du hardcore. Noise, punk, metal, orgiaque, assassin, labyrinthique, direct, capable d'imposer un rythme dangereusement mid-tempo ou des fulgurances qui fracassent tout sur son passage, insuffler une crispation sans cesse sous-jacente, insérer des échardes mélodiques, être pesant, souterrain ou méchamment frontal, élaborer des structures allant plusieurs fois au-delà des cinq minutes ou allonger des uppercuts, She Loves Me, She Loves Me Not est d'une densité infernale, d'une tension à couper le souffle. Kiss It Goodbye enchaine des titres de malade. Une fois déposé sur la platine, le vinyle prend possession de tous vos neurones, de tout votre corps, impossible de se concentrer sur autre chose, il éreinte, il essore et on en redemande. De Helvetica, titre d'ouverture où Tim Singer (forcément chanteur avec un nom pareil) fait gicler entre ses dents Why do you fuck me ? au terrible Ammunition qui emmène littéralement dans les méandres de la folie furieuse, du tribal We'll Burn That Bridge When We Get To It avec ses arpèges hypnotisants aux huit minutes culminantes de Sick Day qui démontre bien que ce groupe allait au-delà du hardcore à la manière d'un Neurosis, c'est une énorme masse sombre, nihiliste, féroce et déchirante qui s'empare de vous.
Kiss It Goodbye était composé de quatre types qui avaient déjà oeuvré dans des groupes à l'aura certaine. Deadguy pour le chanteur et pour le guitariste Keith Huckins, ce dernier ayant déjà joué également avec le bassiste Thom Rusnack et le batteur Andrew Gormley au sein de Rorschach.
Ce disque explose les chapelles. Alors si vous ne le connaissez pas, vous savez ce qui vous reste à faire. Et pour les autres, le bonheur n'a rien perdu de son incroyable force à l'écoute de cet incontournable.










Après She Loves Me, She Loves Me Not, le groupe domicilié à Seattle perd son guitariste qui se désintéresse de la musique, est remplacé par Demian Johnston et tape dans l'oeil du gros label du coin, un certain Sub Pop records. Mais Tim Singer décide aussi de jeter l'éponge. Le EP qui devait sortir sur Sub Pop est publié en 99 par Revelation records à titre posthume. Une version 45 tours avec Choke et Cement. Un version CDEP avec un titre en plus, Watching Hellraiser, auquel il faut rajouter Preacher et Target Practise, deux morceaux sortis sur un single en 97 toujours par Revelation et qui étaient deux morceaux n'ayant pu, faute de place, figurer sur l'album. Mais qu'importe le support ou l'enregistrement, l'ivresse des puits sans fond est irrémédiablement présente. La voix de Singer avec ce léger effet saturé est plus prenante que jamais. Les compos collent à la peau. Un très beau cadeau d'adieu.
Rusnack, Gormley et le dernier arrivé Demian Johnston iront former par la suite Playing Enemy. Soit ce qui ressemble de près à une suite logique de Kiss It Goodbye. Soit un bonheur quasi aussi grand.
Pour la beauté du geste, un cadeau bonus sous la forme de Be Afraid, la première cassette demo de Kiss It Goodbye parue en 96 avec trois titres figurant sur
She Loves Me, She Loves Me Not plus l'inédit Afterschool Special. Ya pas de menu plaisir.




infos LP : black vinyl, 33 rpm, 1 insert. Produced and engine-eared by Billy Anderson. Assisted by Jeff Job & Floyd Reitsman. Recorded & mixed @ Ironwood Studios, Seattle. Mastered by George Horn @ Fantasy Studios, San Francisco. Original artwork by The Reverend Demian Johnston. All things macintosh by Tim Singer. Legal representation David Stein.
info CDEP :
studio charity by Matt Sparky Bayles and studio mastered at West West Side by Alan Douches. Cool illustrations by the one and only Demian Johnston. Macintosh by Tim Singer & Jeff Caudill. Kiss It Goodbye is Demian Headboy, Andrew Gorms, Tomnak and Trim Swinger. Any other info has been forgotten.