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Boxcar
Satan
Days Before The Flood - CD
Compulsiv
records 1999
Crooked Mile March - CD
DogFingers recods 2001
Upstanding
And Indigent - CD
DogFingers recods 2003
[publié le 19 décembre 2017]
 
Cela
faisait un moment que cette Oldies était dans les starting-blocks.
L'heure de Boxcar Satan a enfin sonné. Une riche discographie avec
cinq albums entre 1999 et 2009 pour ce groupe texan (San Antonio) hélas
fort méconnu de ce coté-ci de l'Atlantique. Un trio avec Sanford
Allen (guitare/chant) en personnage central qui avait formé Boxcar
Satan comme un groupe secondaire pour s'amuser avec son pote bassiste Patrick
Sane en même temps que leur groupe principal Evil Mothers, groupe
indus-rock dont certains disques ne sont pas sans intérêt ceci
dit au passage. Avec Boxcar Satan, Allen allait pouvoir insuffler son amour
du blues dans un schéma noise et rock, faire se télescoper
Captain Beefheart et Mule, tout un pan de la musique traditionnelle américaine
(jazz, country, la musique cajun), John Lee Hooker, Miles Davis avec des
références plus contemporaines et bruyantes, lui qui citent
volontiers Birthday Party, Tom Waits, Scratch Acid, Einstürzende Neubauten,
The Fall, Gang of Four, The Ex, Can, Butthole Surfers, Devo ou Crust comme
influences. On a connu pire.
Les
premiers enregistrements remontent à 1996 avec le single Hell
To Payday sur Sleep King records. Un autre split single avec Chapstik
suivra en 97 et c'est en 1999 sur Compulsiv records que sort le premier
album Days Before The Flood. Sur ce disque, Patrick Sane n'est
pas de la partie. Le bassiste s'appelle Daniel Edward et forme avec le
batteur Mike James une section rythmique redoutable. La pochette, comme
toutes les pochettes à venir, est l'oeuvre de James Cobb. Boxcar
Satan s'attaque aux racines du rock et du blues, verse du vitriol dessus
et une voix qui a fait l'amour avec une bouteille de bourbon, très
proche de celle de Don Van Vliet ou Tom Waits, une voix à faire
fondre un zinc, une voix qui te caresse l'échine comme la langue
d'un ours lèche un pot de miel. Une chronique de Flipiside à
l'époque parlait d'une rencontre entre Howlin' Wolf et Scratch
Acid, voyez un peu le tableau. Avec quelques cuivres déglingués
sur une poignée de titres, deux ou trois balades donnant encore
plus l'envie de téter le goulot en chialant (comme l'ultime titre
Feast of The Mau Mau et une reprise à la fin en guise de
morceau caché), une guitare en solo qui dérape dans un jeu
noise et libéré, Boxcar Satan signait un premier album très
abrasif, punk sauce piquante, blues dégénéré,
génialement sordide.



 
En
2001, Boxcar Satan publie son second album Crooked Mile March sur
DogFingers records (qui doit être leur propre label). Avec un nouveau
batteur (Mike Smith) et Patrick Sane qui revient à la basse, Sanford
Allen et sa nouvelle troupe ne baissent pas la garde. C'est sur le delta
du blues que le trio surfe et il est chaud bouillant. Du
noise-punk à consommer sous la pleine lune avec la
voix charismatique d'Allen qui prend toujours aux tripes. Ce gars là
tient la marée et raconte les déboires de l'Amérique
profonde comme s'il les avait toutes vécues personnellement. Un
vrai personnage de Donald Ray Pollock.
Boxcar Satan élargit surtout sa palette sonore. Des titres plus
ouvertement blues, dont John The Revelator, chanté pour
la première fois par Blind Willie Johnson en 1930, repris maintes
fois dont Depeche Mode. Un air et une rythmique russe prononcés
avec
violon sur
Palm Psalm donnant envie de danser le casatchok. Des cuivres qui
la ramènent plus souvent fournissant une coloration jazzy comme
sur Best Be Gone. Sur Hellhound Express, c'est Jon Spencer
et une grosse chaleur rock'n'roll qui se pointe sur le barbecue. Un album
en forme de collision de courants musicaux dans une marmite punk qui fermente
toujours à coup de gros riffs grésillants, épais,
électriques à s'en faire cramer les neurones et se taper
le crane sur le bord du comptoir. Et pour finir, Seedy
Films, une reprise de Soft Cell. Crooked Mile March, album
le plus varié de leur discographie ne comptant pas que des sommets
mais vous emmène sans problème jusqu'au bout de la nuit,
quand tout a été éclusé et que le crâne
devient éponge.



 
Avec
Upstanding And Indigent, Boxcar Satan étrenne son troisième
batteur en trois albums. Son nom, Ken Robinson. Et ça démarre
très fort avec les brûlots noise-punk incendiaires qui roulent
de grosses basses noise, Calamity
Jones et Shoot Down The Sun. Cependant, Boxcar Satan reste
dans la lignée de Crooked Mile March en incluant des digressions
lui faisant balayer un champ sonore plus vaste. Une reprise, How Can
A Poor Man Stand Such Times And Live, une
chanson de hillbilly de 1929 de Blind Alfred
Reed
que le trio a transformé en véritable
morceau de rock. J'étais fasciné par ce son dur du violon,
qui semblait venir d'un autre monde, et par son chant. Tout semblait si
archaïque et étrange. Mais quand j'ai regardé le texte,
il m' a semblé très contemporain et actuel, comme s'il avait
été écrit aujourd'hui. Il traite de la brutalité
de la police, des prédicateurs hypocrites et des espoirs naïfs
du capitalisme. La chanson est presque une chanson punk rock enragée
en dira Sanford Allen. Drunk
On The Blood Of The Lamb est un gospel pris dans la tourmente Boxcar
Satan. Claudine est un titre cajun chanté en français
par Allen avec un sale accent incompréhensible. Les cuivres et
le feeling jazzy restent aussi présents. Mais c'est quand le trio
joue aux durs, que Allen fait glisser son bottleneck comme un forcené
ou que Patrick Sane sort les lignes de basse rentrant dans le bide que
Boxcar Satan vous tire les clous de la tête. Boxcar Satan fournit
dans ces cas là l'essence pour tout le comté, la gnôle
qui arrache la gueule, l'envie de quitter dare-dare la civilisation pour
des coins abandonnés par le bon Dieu et s'adonner à toutes
les perversions. Boxcar Satan, ça met de la vie, ça fait
ressortir les défauts, les bassesses, de la joie, de la peine,
ce n'est pas parfait, ça ne flambe pas toujours d'un feu magistral
mais c'est un pur moment de rock'n'roll très attachant. To be continued...


infos
the days before the flood : Mike
James - Drums. Daniel Edward - Bass, backing vocal. Sanford Allen
- Guitar, Vocals, Harmonica. With James Cobb - Alto Sax. The Monkeymen
- Piano and Patsy Decline as "Luke the Drifter". Cover Paintings
: James Cobb. Recorded at Tribal Studios, San Antonio, Tx by Chad
Garrett and bobdog Catlin. Dedicated to absent friends Mike Pogue
and Darren Covarrubias.
info
crooked mile march : Mike Smith - drums, woodbone, 35 gallon drum,
soybomb, hollers. Sanford Allen - guitar, most vocals, soybomb, bass
clarinet, black 10's. Patrick Sane - bass, vocals on "Donkey
Lady" and "First Half", metal pipes, plastic drum,
gas tanks, red 13's. With Chad Garrett - (Tribal Recording - tribalrecording.com)
- recording, engineering, hollers. James Cobb - (6fingers.com) - artwork,
saxophones, melodica. Bobdog - (Doghouse Audio) - mastering, bowed
cymbal. Karl James - (3 guys Walking) - vibraphone. Lilly Hoang -
violin. Lloyd Walsh - (Exploding sex kittens) - accordion. Ram Ayala
- (Taco Land, pussy !) - vocals on "Boxcardo's Hideaway".
Daniel Edward - (revolution.com) - webslinger.
info
upstanding and indigent : Sanford Allen - Guitar, vocals, bass
clarinet. Ptrick Sane - Bass, vocals on "Pig in a Dress"
& "I Got Back". Ken Robinson - Drums, metal percussion.
With James Cobb (Pseudo Buddha) - Saxophones. Nick Hennies - Vibraphone.
Erik Sanden (Buttercup/Robot Boy) - Piano & Organ. Amy Tuinstra
- Fiddle. Richard A. Smith (butterylicious.com) - Accordion. Suzy
Bravo and Jessie Sparkgirl - Backing Vocals on "Drunk on the
Blood of the Lamb". Recorded August 2003 by Boxcar Satan and
Chad Garrett at Tribal Studios, San Antonio, Tejas. Mastered by Bobdog
Catlin at Doghouse Audio, San Antonio, Tejas. Cover artwork : James
Cobb (6fingers.com). Cover Layout : Paul Vaughn (graphicsguy.org).
Webslinger : Daniel Edward ( the-funhouse.com).
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