The Art of Losing
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BASTARDS
Monticello LP
Glitterhouse/Treehouse
records 1989
[posté le 18 janvier 2011]


Bastards, Minneapolis, fief de Amphetamine Reptile records. Vous faut-il en plus un dessin pour savoir où vous avez mis les pieds ?
Sauf que c'est Treehouse, autre label de la ville, qui a réalisé cet album. Un label moins connu que son voisin mais pourtant antérieur et à qui on doit une poignée de singles de noise baveuse : Unsane (celui où était précisé N.Y.C), Babes in Toyland, les Cows, Pagans au milieu des années 80.
Mais c'est un troisième label ou plus exactement de maison, pour nous pauvres européens, qui sort ce disque : les allemands de Glitterhouse (sous licence Treehouse). D'ailleurs, à l'intérieur de ce disque, on trouve une newsletter de Glitterhouse. On y apprend que Les Thugs vont sortir Still Hangry (word-play of Hungry and Angry), que Amphetamine est un petit label qui monte et Glitterhouse a décidé de devenir leur distributeur exclusif en Europe (bonne pioche les Allemands). Bosshog sort son premier album (la plantureuse Cristina sert d'illustration sur la newsletter dans la version censurée). Les Cows viennent d'enregistrer six nouveaux titres. Tar rentre en studio et Tad est en tournée avec Nirvana... Don't forget to buy this stuff. It's good, honest.
Amrep again. Janitor Joe, ça vous dit sans doute quelquechose. Joachim Breuer en était le guitariste et chanteur. Avant ça, il s'était fait les crocs avec ses Bastards. Des Bastards au nombre de deux. Dave Wieland, le batteur d'origine s'est fait la malle. Seuls Breuer et Anthony Martin à la basse sont crédités. Il faut regarder dans les notes de la pochette pour les remerciements à Tommy Rey, batteur de l'unique album du groupe.
Une musique comme le Monsieur du verso de la pochette : sévèrement montée, avec le coup de cravache généreux et précis. Ca n'empêche pas ce punk-noise-rock de baver partout, de s'étaler dans la glaise. La voix de Breuer n'a pas vu d'eau depuis des lustres, écorche la peau et se répand sur onze titres d'une guitare abrasive et d'une basse collante, comme un Unsane au ralenti ou un Cows sans le groove. La batterie, c'est d'ailleurs le point faible de cet album. Comme un rajout de dernière minute, une pièce rapportée qui se contente d'un rythme binaire dont la caisse claire résonne bizarrement. Monticello croule sous le poids de la crasse et de la chaleur. En pleine période pre-grunge, cet album passe inaperçu mais représente un beau témoignage de tout le mouvement noise-rock qu'on va se prendre en pleine tronche, catégorie rednecks et intouchables.
Pour compléter le tableau, la version CD de Monticello comporte le 12" You Didn't Give A Damn About The Exploding Man Because You Killed Him, qui était lui même une compilation de leur trois premiers singles. Vous rajoutez des titres éparpillés sur quatre, cinq compilations et la totale des Bastards s'offre à vous. Maitresse, j'ai été très très méchant aujourd'hui.




infos : 33 rpm, black vinyl. Glitterhouse's newsletter inside. The Bastards are : Joachim Breuer : Guitar, Vocals. Anthony Martin : Bass, Vocals. Special special thanks to Tommy Rey who played Drums on this Album. Recorded at Smart Studios, '89. Engineered by Butch Vig. Produced by Butch Vig and the Bastards. Front photo by Joachim Breuer. Back photo by Kathy Ward. Design by Dromette.