sexswing
quietusphonographiccorp



Sex Swing
s/t LP
The Quietus Phonographic Corporation 2016


La pochette est aussi dégueulasse que le nom du groupe fait miroiter un affriolant moment de voltige (on en apprend tous les jours). Au final, vous n'aurez aucun des deux. Sex Swing ne fait pas gerber et n'est pas glamour.
Sex Swing, c'est d'abord un épais CV. Tim Cedar (Part Chimp) aux claviers, Dan Chandler (chant) et Stu Bell (batterie) de Dethscalator, Jason Stoll (Mugstar et Bonnacons of Doom) et l'incontournable Colin Webster dès qu'il s'agit de souffler dans un saxophone. Paraîtrait-il même que Jodie Cox (Narrows, Earth, Bullet Union et des tonnes d'autres) aurait rejoint récemment ce projet tentaculaire.

Le voyage va être rude mais passionnant. Ça commence par les douze minutes de A Natural Satellite. Histoire de calmer toutes velléités de révolte. Une lancinante chape de plomb qui prend possession de vos mouvements. Comme ce pus de la pochette qui semble se répandre mollement mais sûrement, embarquant inéluctablement toutes les saletés sur son passage pour grossir dangereusement, se nourrir du saxo, des martèlements d'une batterie qui prend lentement son envol, des couches de claviers qui s'amalgament, des couches de bruits qui forment un dense tapis de bave gluante pour vous recouvrir jusqu'à la tête. Sex Swing enchaîne sur une base identique avec Grace Jones. Sauf que le chant fait son entrée, le rythme prend définitivement son envol, cadençant chaque minute de cette lente montée en tension secouée par les délires free de Webster et toujours ces couches de claviers/guitares/bruit qui rajoutent à la folie ambiante. En deux morceaux, Sex Swing vous a réduit à l'état de légume. Et c'est alors que débarque Karnak pour apporter un brin de légèreté, un groove nouveau, une approche plus rock et entraînante bienvenue pour faire de Karnak une belle pierre de cet album.
Face B, Sex Swing aligne trois compos qui aiment là encore s'étaler sur la longueur. Et offrir un panel d'émotions toujours aussi large. Le lyrisme et la noirceur de The Murder Of Maria Marten qui est très touchant, la transe, les effluves free-noise, l'adrénaline qui bouillonne, la lourdeur et l'hypnose d'un God et le psychédélisme que je goûte peu d'habitude mais là, il s'agit d'un psychédélisme à la Terminal Cheesecake, parcouru d'ondes néfastes et de nains rigolards en tenue de fossoyeur. Sex Swing, le disque parfait pour s'envoyer en l'air sans ustensile.

SKX (12/06/2017)