dethscalator
riotseason




Dethscalator
Racial Golf Course No Bitches - LP
Riot Season 2013


Quatre années se sont écoulées depuis le split avec Hey Colossus. Quatre longues années pendant lesquelles la musique de Dethscalator a eu le temps d'évoluer, macérer, exploser, se répandre anarchiquement. Elle est devenue aussi indéfinissable que leur pochette est indescriptible ou le nom de l'album qui ne veut rien dire, sauf pour eux-mêmes (et encore).
Le noise-rock tordu et chancelant des Londoniens est devenu hybride, essaimant un lourd parfum poisseux sur les territoires sludge, bruitistes, expérimentaux et détraqués. La fréquentation de Hey Colossus semble les avoir marqués. Tout est devenu plus étouffant, remplissant des corridors sombres de longs feedbacks inquiétants. Après le gros riff stoner/Motorhead de Black Percy, court titre introductif qui ne laisse rien présager de bon, Dethscalator invoque les grandes forces maléfiques, prend beaucoup de drogues, possède un chanteur, Dan Chandler, aussi taré sur disque qu'il a l'air dans la vie et balance tout dans un grand chaos discordant, une aura cosmique frelatée conférant à ce disque une enveloppe psychédéliquement malsaine. On a beau se prendre de gros rythmes écrasants dans la tronche, des riffs lourdingues et un chant crachant sa folie, tout est perçu comme derrière un voile embrouillé, étouffé par une texture fourmillante de sonorités sifflantes et grouillantes, une montée d'acide flippante, une fin de soirée dont tu te souviendras plus jamais.
J'ai mis du temps à m'y faire mais ça grandit en toi comme un sale virus contre lequel tu ne peux réchapper et dont les ravages seront irrémédiables. Dethscalator to heaven.

SKX (04/07/2013)