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Strange Wilds
Subjective Concepts – LP
Sub Pop 2015


Déjà qu'avec l'album de Metz, la référence à Nirvana revenait sans cesse, qu'est ce qu'on va dire alors du premier album de Strange Wilds ! Sub Pop vient donc de signer un nouveau groupe qui rappelle sa grandeur passée, le son qui a fait toute sa renommée et le temps béni de l'argent qui tombait dans les caisses. Pour continuer le parallèle avec Metz, il est assez curieux de noter la propension que les groupes ont, une fois qu'ils débarquent sur Sub Pop, à perdre de leur identité initiale entrevue sur leurs premiers singles pour se fondre dans le moule maison. Après un détonnant premier single sur Inimical qui les voyait ravager le hardcore façon Moss Icon ou Born Against, le single suivant sur Sub Pop et donc cet album Subjective Concepts voient Strange Wilds marivauder avec les effluves de Nirvana. Et autant je trouve la comparaison exagérée pour Metz, autant il est difficile d'y couper pour Strange Wilds. Et ceci ne me gène absolument pas.
D'ailleurs, le trio ne s'en cache pas. We’re very aware of that sound, and when you grow up in the Northwest, the whole Olympia/Seattle/Sub Pop sound is everywhere prévient Allen, batteur de Strange Wilds. Avant de rajouter que si les influences grunge restent très présentes dans le hardcore de la région, de nombreuses autres composantes musicales entrent aussi désormais en compte. Et on ne peut leur donner tort à l'écoute des onze salves de Subjective Concepts. Tout est histoire d'équilibre à l'instar de la dame de la pochette qui aime jouer avec le feu, il faut savoir tomber du bon coté. Et pour ça, Strange Wilds a les riffs pour eux à défaut d'une forte personnalité. Dès le premier morceau Pronoia qui fait figure de morceau phare, on sent que Strange Wilds a le sens de l'accroche et qu'ils vont réussir à ne pas se casser la gueule du haut d'un héritage trop lourd à porter. Starved For, Autothysis, ça enchaîne avec facilité, l'ombre de Nirvana plane toujours et encore et Strange Wilds se faufile entre accalmies mélodiques et ruades punks, guitare en sons clairs alternant avec refrains puissants. Comme des poncifs et une recette très connue mais que Strange Wilds manie avec un beau savoir-faire sans que les ficelles ne soient trop visibles.
J’aurais préféré que Strange Wilds capitalise sur leur single Wet, sur un héritage plus crade et dur à la Clockcleaner/Pissed Jeans/Moss Icon qui apparaît encore à dose homéopathique sur Subjective Concepts. Disons que les bases sont là, que l'efficacité et le plaisir immédiat sont présents, il sera temps de réfléchir plus tard. Tout comme ce fut le cas pour le premier album de Metz.

SKX (05/10/2015)