strangewilds
inimical
subpop








































Strange Wilds
Wet 7''
Inimical 2014
Standing 7''
Sub Pop 2015

Strange Wilds, tout remettre à plat et retourner au combat comme si c'était la première fois. Un nouveau groupe d'Olympia qui te percute de plein fouet. Un trio dont les membres ont déjà trimé dans une multitude de groupes mais s'il fallait n'en retenir qu'un, ce serait Negative Press. Même capacité à défier le hardcore-punk, famille trop étriquée pour leurs possibilités que Strange Wilds a large, son ferrailleux qui écorche les tympans, barbelés mélodiques qui enfoncent leurs pointes sous l'épiderme pour la retourner et te suspendre au-dessus d'un champ de félicité aiguë. Le single Wet (qui était en fait le tout premier nom de Strange Wilds avant qu'un autre groupe naze du même nom ne leur dispute le patronyme) est ainsi. Quatre titres épiques, durs sur l'homme où tout ce qui est hardcore près de l'os, noise revêche et punk retors se rencontrent dans des compositions renversantes. Avec au premier rang, l'immense Slim, sombre et pesant comme une nuit sans fin avec quelque chose de Clockcleaner dans les recoins ou l'intense Static Cage et son refrain batailleur avec les chœurs ravageurs. Les deux autres titres (Traitor et Pocket) ne cèdent pas un pouce de terrain et Strange Wilds reprend le flambeau de Born Against ou Moss Icon avec une maestria qui fait les grands groupes.





Et comme par hasard, Sub Pop saute sur l'occasion et sort Standing, deuxième single d'un groupe régional. Est-ce pour cette raison que Standing, titre phare possède cet arrière-goût de Nirvana en version hardcore-noise farouche et anguleuse ? Qu'importe, l'ivresse est toujours là, t'as envie de hurler Standing comme un con avec Steven le guitariste-chanteur, de vomir sur ton prochain sans chercher à comprendre parce que t'as déjà assez bien d'emmerdes comme ça. Deux autres titres fleurissent ce single. Le court et punk Gator Cough et la face B, Never Warm. Il est noté dans les crédits qu'un violoncelliste (Ben Leonard) joue sur ce morceau. J'ai bien tendu l'oreille, je n'entends rien. Excepté cette boule de fer qui continue de rouler son aigreur en plaçant sa voix détachée et froide sur un refrain qui voudrait se détacher de la boue ambiante. Je garde une préférence pour le single Wet mais Strange Wilds est définitivement une très belle pièce prometteuse.

SKX (09/03/2015)