zëro
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Zëro
Places Where We Go In Dreams – LP
Ici d'Ailleurs 2014

Alors que le disque précédent Hungry Dogs (In The Backyard) avait fini par ne plus me faire croire à Zëro au fil d'albums qui ne faisaient que décliner dans l'intérêt que je leur portais, que j’étais prêt à les enterrer vivants, je ravale ma morgue avec le nouvel enregistrement des Lyonnais. J'en suis le premier ravi. Un album condensé en sept titres et vingt-cinq minutes, la durée idéale pour resserrer les boulons et cingler le propos.
Dès le premier titre Uprising, on sent un Zëro en très grande forme, la même forme qui avait permis à trois d'entre eux quand ils officiaient dans Bästard d'accoucher d'un Chinatown de légende. Uprising n'atteint pas encore la magnitude de ce morceau mythique mais c'est une entrée en matière très prometteuse avec un riff de guitare hypnotisant, une fuite en avant agitée et insolente, pour un titre tout en nerf. Et cette nervosité, c'est le fil rouge de tous les titres de Places Where We Go In Dreams. Une musique qui n'est pas que racée et élégante comme à son habitude mais retrouve un élan, un bouillonnement interne, une tension addictive qui font qu'on s'accroche de façon inespérée à ce disque. Mais encore mieux que Uprising, c'est Baltimore. Le deuxième titre possède également un riff de guitare obsédant et une ligne de basse jusqu'au-boutiste - d'ailleurs ce sont toutes les parties de guitares et basses d'Eric Aldéa et François Cuilleron qui sont très inspirées sur ce disque - une compo mordante avec ce mélange parfait entre chant colérique et samples de voix sur rythmique tendue débouchant sur une fin en apothéose. La suite coule de source, continue de surfer sur une électricité et des guitares retrouvées. Même dans les parties plus calmes, Zëro garde ce bout de niaque qui fait toute la différence. Idem pour le dernier morceau où les synthés reprennent le dessus sans galvauder l'approche générale plus dure et heurtée dont Swimming With Sharks est un très bon exemple, tout comme l'enlevé Minimal Men.
Places Where We Go In Dreams
, c'est une excellente façon de définir cet album que je n'attendais plus de la part de Zëro, leur meilleur donc à ce jour et dont l'étrange ressemblance avec la pochette de Totem, le nouvel album de White Suns, ne vous aura pas échappé.

SKX (26/03/2014)