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Gerda/Dead Like Me
Me And Gerda Are Both Dead Like You - split 12''
The Left Hand, Not A Pub, Prototype, Celestine, Wallace, Shove, Swarm of Nails 2012

L'immense plaisir d'avoir des nouvelles des Italiens de Gerda après trois années de silence et autant d'albums qui ont installé ce groupe comme fer de lance d'un hardcore-noise épais, émotionnellement violent, chargé et unique en son genre. On vous a dit maintes et maintes fois tout le bien que Gerda fait sur nos neurones et notre capacité à endurer le mal. Ce nouveau morceau fleuve de neuf minutes intitulé XXXX comme autant de croix marquant le bétail au fer rouge est une preuve supplémentaire de la supériorité de Gerda sur le reste du troupeau. Le rouleau-compresseur est en marche. Sans préliminaires. Sans sas de décompression. Sans chercher à plaire. Un pur moment d'adrénaline. Une concentration de frustration et de colère à couper au couteau, qui s'échappe par tous les pores, par cette basse caverneuse, ses sonorités raclant le fond d'une ancienne mine de misère, cette lave bouillonnante qui vient de très loin, qui semble ne plus pouvoir s'arrêter, bien qu'en son milieu, elle semble s'atténuer avant de remettre une pression continue et hypnotisante comme un puits sans fond. Gerda ou l'éloge de la chute.
Dead Like Me sont des petits nouveaux à mes oreilles. Un groupe de Pau et semble-t-il à l'origine de ce split enregistré (pour les deux faces) chez eux, au pied des montagnes. Et l'humeur ne dépareille pas avec leurs acolytes de Gerda. Ca pue la colère noire et le ressentiment primaire. Sauf que chez Dead Like Me, ça va plus vite, ça ne rampe pas dans le caniveau et ça flingue à tout va avec ce même souci d'épaisseur crasse. Un mélange de Knut, Deadguy et Botch, vous m'en direz des nouvelles. Vous pourriez répondre rien de nouveau sous la lune mais ces trois titres enchaînés subissent un traitement sonore tellement violent et âpre, c'est craché avec une telle assurance, des paroles réduites en bouillie, des déflagrations incessantes que cette face ne souffre aucunement de ses influences et piétine tout sur son passage.
Vous rajoutez la tronche impassible de Buster Keaton et cet artwork aussi simple que lumineux (par le chanteur de Gerda) et vous n'avez plus aucunes raisons de ne pas vous précipiter sur ce disque réalisé par la grande internationale des smicards où pas moins de sept labels ont uni leurs efforts. Le résultat est à la hauteur.

SKX (17/09/2012)