Gerda
Cosa Dico Quando Non Parlo - CD
Wallace/Donna Bavosa/Shove/Concubine/Sons of Vasta 2007

C'est bien simple. Je suis complètement accro. Impossible de m'en passer. Dans le bus. Dans la voiture. A pied dans les rues qui disparaissent. Dans le confort d'une maison. Au casque. A fond dans les enceintes. Le matin, le soir et un peu le midi. N'est pourtant pas le genre de musique à écouter n'importe où et n'importe quand. Ça ne sera pas le disque de tout le monde. Charge violente et étouffante. Jet continu. Le salaire de la malédiction. Ces Italiens avaient déjà frappé fort lors d'un premier album sans complaisance. Cette fois-ci, ils frappent encore plus fort et surtout plus juste. C'est le coté malsain de Dazzling Killmen qui vous explose au visage. Non pas dans l'exécution technique mais ce sentiment de rage qui suinte à chaque note. Ce truc d'une telle densité qu'on ne peut y mettre un doigt sans ressortir amputé jusqu'au coude. Orgasmique. On pourrait citer également Kiss it Goodbye sauf que chez Gerda, tout est plus direct. Sans détour. Le chant a gagné en agressivité. Le son est à couper au couteau. Tous les instruments à niveau identique. Magnifique impression de lave en fusion. Dominio della mia lotta vous coupe le souffle. Seuls les deux derniers morceaux laissent un semblant de respiration, un répit qui dure d'éternelles secondes mais qui rajoute en fait au malaise ambiant. Vendicare questo orrore et la beauté brute des instincts pendant six minutes intenables d'intensité. Intensité, un mot spécialement crée pour Gerda. Et que dire de Aprile et ses sept minutes qui clôturent cet album. L'impression que Gerda va se casser la gueule à chaque instant. Morceau chancelant où le monde semble s'arrêter avant d'accélérer en titubant puis reste en suspend et vous laisse pantelant sur le bord de vos illusions perdues depuis belles lurettes. Une petite demi-heure à ce rythme, c'est largement suffisant et pourtant on en redemande. On prie pour que cette petite mort assurée dure, que ce supplice passionné continue d'enfoncer ses pointes acérées comme j'ai rarement entendu. Grosse grosse baffe énorme.

SKX (24/09/2007)