
brownangel
sleepinggiantglossolalia
|
Brown
Angel
Promisemaker LP
Sleeping Giant Glossolalia records 2025
Brown Angel sort de sa retraite. Malgré des sessions live publiées
numériquement en 2021 sous le nom de Ground
Wave Pollution, le trio de Pittsburgh navait à proprement
parler rien sorti depuis 2016 et le troisième album Shutout.
Lenregistrement de Promisemaker date pourtant de 2018 et
2019. Une très lente gestation pendant laquelle le groupe prétend
avoir essayé de se séparer trois fois mais rien ny
fait, lamour du bruit est plus fort. Ce qui est très bien
ainsi. On aurait raté ce bel accouchement qui sest fait dans
la douleur mais la tête de ce quatrième rejeton possède
un air de famille indéniable avec ses aînés et il
a donc tout pour séduire une nouvelle fois.
Le trait caractéristique sappelle Godflesh. Il en est encore
question sur le colossal titre douverture Who Wants A Dreamer?.
Basse sismique de Mike Rensland, guitare de Adam MacGregor aux intonations
metal mais une vraie batterie, celle de John Roman, qui envoie des rafales
de rythmes obsédantes sur une compo délicieusement lourde,
violemment magnétique. Rarement groupe ne sest aussi bien
approprié lhéritage de Godflesh tout en élaborant
sa propre cuisine. Et si linfluence séloigne sur les
quatre autres morceaux, la massiveté de Brown Angel ne quittera
pas ces sillons blancs.
It Was Hard [Piteous Trench] est une version retravaillée
de Its Hard To Be Parted From A Friend figurant sur le premier
album,
tellement retravaillée quil a le goût de linédit
avec un chant diabolique qui déchiquette. Cest luvre
de linvité Dan Weyandt (Zao) alors que MacGregor tente dendiguer
cette vague malsaine et féroce par un chant plus aérien.
Quant à Guilt Tending, il se pare de vitesse en plus de
la densité avec une rythmique très percutante et dynamique,
cinq minutes qui file comme un tank équipé dun turbo
pour une compo qui sonne presque classique et carré, ce que Brown
Angel a fait de plus rock et trépidant ou ce qui sen rapproche
et cest juste idéal pour terminer cette face A (ne croyez
pas les crédits au verso de la pochette ou sur le rond central,
ils se sont emmêlés les pinceaux dans lordre des titres).
Face B, que deux titres. Brown Angel retrouve son pas plus mesuré
et dense sur les dix minutes de Vow. Le chant et ses intonations
mélodiques peuvent stresser mais cest en déroulant
le fil de ce long titre que toutes les saveurs prennent de la consistance,
que lécrasement sintensifie montrant un Brown Angel
sachant varier les plaisirs tout en restant dans le masochisme et le nihilisme.
Et le bizarre aussi pour ce titre subtilement décalé semblant
flotter dans un monde parallèle. Et avec Proxy Anxiety,
cest la face la plus metal de Brown Angel mais à leur façon,
avec du riff et des rythmes qui piétinent la gueule, se répètent,
sautorisent quelques timides embardées mélodiques
avec des triturations sonores pour finir dachever pendant deux minutes
interminables de larsens et saturations se battant en duel pour le plus
grand bonheur des tympans.
Promisemaker nest pas une assurance pour votre santé
mental mais cest une nouvelle belle démonstration de force
singulière dont Brown Angel est coutumier. En espérant que
ce soit pas la dernière fois.
SKX (09/07/2025)

|
|