princessthailand
atrdr


Princess Thailand
Golden Frames – LP
A Tant Rêver Du Roi records 2023

Troisième album pour Princess Thailand qui poursuit doucement mais sûrement son invasion du territoire français et au-delà. Après And We Shine, voici Golden Frames. Princess Thailand reste dans le faste et le clinquant, pourvu que ça brille. Et aucune raison pour que ça ne brille pas à nouveau.
Pour cela, Princess Thailand use d’un charme encore plus direct, rentre-dedans et formaté rock, ce que confirme le début de Golden Frames. Princess Thailand percute en moins de trois minutes un Blinded Fool presque enjoué avec le répétitif refrain Are you listening (en insistant bien la quatrième fois sur un li-sseu-nigue légèrement irritant) et l’entraînant Ghost Car déboulant à toute vitesse. Mais le groupe toulousain n’est jamais aussi intéressant qu’en prenant des intonations plus sinueuses, troublantes et marquées d’une sombre rage éclatant dans de mystérieux méandres. Alors si le quintet se fait plus volontiers incisif et moins surprenant dans son approche, voir ses sonorités avec notamment la disparition de la flûte, Golden Frames répand un venin plus d’une fois frappeur et envoûtant.
Dans un cadre plus condensé, Princess Thailand fait preuve de nombreuses nuances qui ne s’entendaient pas forcément de prime abord, de richesses insoupçonnées et de trouvailles mélodiques ou rythmiques pour continuer à vous emmener dans leur monde qui reste personnel. L’alchimie particulière du groupe n’a pas disparu sur l’autel de l’efficacité. Des morceaux comme le splendide Basement, l’ondulant et magnétique Hidden Places auquel il est possible de joindre The Night’s Machine avec ses bourdonnements de grosse mouche ou Imperator qui surprend avec son chant passant en français vibrent d’ondes très attirantes et obsédantes, Princess Thailand montrant un caractère décalé et plus expérimental dans un propos qui se fait globalement post-punk aiguisé tendance large. Et quand le groupe décide de s’énerver et de frapper encore plus durement sans détour, cela donne The Dispute ou Machina, voir Control avec toujours suffisamment de clairvoyance et de contrastes pour montrer toute sa palette de sensibilités. Princess Thailand grandit, s’émancipe, se cherche de nouvelles voies, ne réussit pas à chaque fois à être pleinement convaincant mais sa personnalité est indéniable et continue de se distinguer avec un Golden Frames qui n’est pas d’or mais qui brille quand même.

SKX (06/03/2024)