maulgruppe
majorlabel


Maulgruppe
Hitsignale – LP
Major Label 2021

Cela fait un an que ce disque est sorti mais il me tenait à coeur d’en parler. Un groupe avec deux anciens Ten Volt Shock et Yass (et donc un ex-Kurt, Frank Otto), ça ne se refuse jamais. Un nouveau groupe découvert très tardivement, à tel point que Hitsignale est leur second album après Tiere In Tschernobyl en 2019. Outre Frank Otto et Markus Brengartner, Maulgruppe se compose également de Jens Rachut au chant, punk très connu dans l’underground outre-Rhin et qui a roulé sa bosse (le bonhomme est né en 1957) dans de nombreux groupes dont Dackelblut et Oma Hans avec Wieland Krämer, ici à la basse.
Bref, un groupe qui possède de la bouteille et qui file sur les traces de Yass. C’est à dire Ten Volt Shock, c’est à dire Kurt car avec Otto dans la place, la route est toute tracée. Un sens du rythme et du riff commun à tous ces projets. Maulgruppe ne déroge pas à la règle. Seul l’habillage diffère. La coloration électronique/machines de Yass est moins prégnante, s’estompe devant le chant de Rachut à qui le groupe a laissé un espace significatif pour exprimer toute sa poésie engagée (parait-il) à laquelle je ne pige rien car en Allemand dans le texte mais ça sonne. C’est parfois très mélodique, ça donne envie d’être repris en chœur bras dessus bras dessous comme sur le dernier titre Kakteen Verblühen Nie (avec sa digression marrante en mode GPS qui déraille en français dans le texte) ou Schwarzer Hund, un coté chanson un peu surprenant au début mais c’est la plupart du temps proche d’une déclamation parlée, tendue et énervée.
Du couse main pour la dynamique trépidante de Maulgruppe avec trois fois rien, ces rythmiques ferroviaires et efficaces, ces trois accords aussi mélodiques que mordants pour des compos généralement entraînantes et augmentées et parées d’effets electro pour contrer une certaine sobriété et apporter un doigt d’originalité. Mais c’est quand Maulgruppe apporte une touche plus sombre, intense, urgent à coup de plans qui se répètent pour bien vous l’enfoncer dans le crane que le groupe allemand gagne de nombreux points comme sur Im Pferd Geblieben, Studentenserum, Oktober ou Narzissenwelt. Tous les morceaux ne sont pas aussi convaincants mais c’est un réel plaisir de retrouver cette patte punk-rock née des années et des années auparavant avec Kurt qui perdurent dans des projets évoluant dans des mouvances proches et toujours séduisantes.

SKX (24/05/2022)