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BC 35 Volume Two
The 35 Year Anniversary Of BC Studio – LP+7’’
Bronson records 2019

Le volume 1 n’avait pas été spécialement emballant. C’est donc en toute logique que je me suis procuré un an plus tard le volume 2. Sans se poser de questions. Pour la beauté du geste. Et parce que Martin Bisi est derrière les enregistrements de nombreux disques qui ornent mes étagères. Et qu’au générique de cette compilation figurent un sacré paquet de musiciens qui sont sur les nombreux disques qui ornent ces mêmes étagères.
Martin Bisi ne s’est pas amusé à organiser une seconde session un an plus tard. Le Volume Two est issu du même weekend de performances multiples qui avaient servi pour le Volume One. Un weekend de concerts tellement dense avec environ cinquante musiciens participants qu’il a pu aisément en tirer un autre disque (toujours accompagné d’un single) qui devait lui servir à la base pour payer des frais d’hospitalisation suite à une sévère agression. Les joies du système hospitalier américain.
Et donc, en toute logique également, ce volume deux ne fait pas de miracle. Mais tire tout de même son épingle du jeu grâce à quelques moments bien sentis. Il faut rappeler que toutes ces compositions sont improvisées ou spécialement écrites pour l’occasion entre des musiciens qui n’avaient pas toujours évolué ensemble, créant ainsi des super groupes dont on rêve parfois qu’ils perdurent. C’est le cas pour Excop avec trois Cop Shoot Cop (Nantz, Puleo et Coleman, les deux derniers jouant maintenant dans Human Impact) qui se sont alliés avec Algis Kizys (Of Cabbages And Kings, Swans) pour écrire le tumultueux et ombrageux Tina qui s’en sort très bien. Kizys se retrouve avec Bob Bert (Bewitched, Sonic Youth), Laura Ortman et Andy Hawkins (Blind Idiot God) sur un convaincant Down The Ladder, Up The Snake pour une improvisation instrumentale qui avance en mode boule de neige sans faire du surplace. Et comme Kizys est dans tous les bons coups, il se retrouve encore sur Prelude To The March Of Thing To Come, un morceau du 45 tours avec Rich Hutchins qu’on ne présente plus et toujours avec Hawkins et Ortman pour des musiciens qui ont l’air de s’être bien trouvés pour engendrer un bruit dense et généreux. Et toujours sur ce single, la section rythmique de Alice Donut (Sissi Schulmeister et Steve Moses) s’en donne à cœur joie avec Ortman au violon pour une grosse orgie noise improvisée.
Et puis vous avez aussi les inconnus (de nos services) et qui créent la surprise. Rainy Day In Bern est un morceau joué par le duo Dan Kaufman (guitare) et John Bolinger (batterie) officiant habituellement avec Barbez, un groupe de chez Tzadik/Important. Leur hommage à un ami disparu est très émouvant. Lumarian avec notamment Jeannie Fry au chant est également un moment doux-amère assez envoûtant. On pourrait continuer en citant la formation ouvrant l’album avec entre autres Bob Bert, Skeleton Boy, Stu-Art Gray Spasm et le maître de cérémonie Martin Bisi qui s’en tirent pas mal et en taire de nombreux autres où il est permis d’hésiter entre l’indifférence, le négligeable et l’embarrassant. Mais faut pas exagérer. Alors allez savoir pourquoi, mais comme pour le volume précédent, je suis content que ce disque aille orner mes étagères.

SKX (08/04/2020)