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Oxes
The Fourth Wall – 2xLPs
Computer Students records 2020

En juillet dernier, cette présente gazette internet avait parlé du premier album d’Oxes dans la rubrique The Art of Losing. Sans savoir ce qui se tramait dans les laboratoires de Computer Students. Vingt ans, un âge qui se fête. Alors le label transatlantique avec un pied en Europe et l’autre aux USA a sorti le grand jeu. Comme il avait fait avec Big’n et Drose. L’emballage aluminium ne varie pas mais il est toujours aussi choquant. Pochette gatefold avec l’original revisité par Chris Freeland, le batteur dOxes, qui a sorti les pinceaux pour repeindre le portrait du trio, deux vinyles et un livret grand format de douze pages avec une photo d’Oxes jouant les cascadeurs sur les toits de Bordeaux en dernière page pendant la tournée européenne de 2001.
Ainsi est né The Fourth Wall, titre symbolisant le mur entre le groupe et le public qu’Oxes brisait avec ses guitares sans fil. Le signe caractéristique du trio de Baltimore dont Nat Fowler, un des deux guitaristes d’Oxes, est à l’origine après avoir eu marre de faire les cinq ou six premiers concerts avec des câbles de dix mètres. Il s’est souvenu d’avoir vu pendant son adolescence le guitariste d’un gros groupe ringard joué wireless et il avait trouvé ça complètement ridicule. Dont acte. Une des nombreuses anecdotes apprises en parcourant les différents textes du livret, certaines croustillantes que Weasel Walter et To Live and Shave In L.A. n’ont sûrement pas oubliées quand ils ont eu affaire au Baltimore Rowdy Collective.
Oxes on Boxes, du nom de ces deux grosses boites noires sur lesquelles étaient perchés Nat Fowler et Marc Miller, l’autre guitariste, pour gagner en prestance et faire les marioles. Parce que Oxes avait les riffs, le swing, l’attitude. C’est tout ça le premier album self-titled d’Oxes qui s’est fait relifté pour l’occasion par Sarah Register (Talk Normal). Sept titres d’un noise-rock instrumental brillant, plus fulminant que complexe, des riffs dorés dont il est impossible de se lasser, une collection de tubes vivifiants qui ont le don de mettre à chaque fois de bonne humeur. Vous pouvez reprendre mot pour mot la chronique de l’époque. Vingt ans plus tard, le même sentiment de triomphe persiste, le sentiment d’avoir affaire à un disque essentiel, le sentiment que dans ce style qui a été très fréquenté et dont Oxes est un des précurseurs, personne n’a jamais fait mieux depuis.

Mais comme vous êtes des personnes de bon goût et que si vous fréquentez ce site, vous connaissez déjà ce disque par cœur, l’intérêt de The Fourth Wall est démultiplié par la présence d’un second vinyle. The First Peel Session. C’était le cinq juin 2002 au fameux Maida Vale Studio de la BBC à Londres. Certains d’entre vous avaient peut-être eu la chance d’entendre ces morceaux mais pour le commun des mortels, c’est inédit. Certes, cela ne va pas bouleverser le monde connu d’Oxes mais réentendre Dear Spirit, I’m From France, I’m From Hell, Open A Windle, And Giraffes, Natural Enemies dans des versions live et quelque peu remaniées ou les pitreries vocales du trio, cela procure un certain plaisir qui ne se refuse pas. Une Peel Session comportant également deux versions de Panda Strong (Part 1 et Part 2), un titre de leur tout premier single en 1999, Boss Kitty, un titre de leur futur second album qui comportait aussi le jubilatoire Half, Half & Half, repris ici tout comme Everlong (une reprise de Foo Fighters), soient deux morceaux figurant sur un 45 tours datant de 2002 sur le fidèle Monitor records qui a publié pratiquement tous leurs disques. Computer Students met la touche finale, somptueuse et indispensable. Oxes for ever.

SKX (14/11/2020)