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The
Uranium Club The Cosmo Cleaners : The Higher Calling Of Business Provocateurs LP Static Shock records 2019 Linsaisissable Uranium Club. Quil faudrait appeler précisément The Minneapolis Uranium Club Band. Un club étrange, conceptuel, des visuels se démarquant du reste de la meute, qui aborde des histoires sérieuses avec dérision. Un club sélectif mais la jauge est grande et peut accueillir beaucoup de personnes. Ce que nont pas manqué de faire les deux premiers albums qui ont rencontré un certain succès, au moins destime dans les milieux autorisés et un peu au-delà. Le club ne déçoit ainsi pas ses fidèles adhérents avec cinq morceaux dans la tradition des précédents. Il na jamais été facile dépingler ce groupe - et cest tout à leur honneur - mais leur genre de post-punk-arty-garage coupant, roublard, émacié, frénétique, à fort dosage rocknroll fait une nouvelle fois mouche. Sans non plus casser la baraque mais cest sans doute parce quon sest habitué à leur songwriting élevé et leurs tours de magie jouant avec les codes de différents styles, les assemblant à leur façon, à ce jeu tournoyant et flamboyant entre une guitare rythmique et lautre qui écossent les arpèges comme des petits pois sauteurs, une batterie très nerveuse, mon tout tenant dans un équilibre fragile et pourtant fort consistant sur un fil raide secoué de toutes parts. Et un groupe qui inclut sunday bloody sunday dans ses paroles (Man Is The Loneliest Animal) ne peut que recevoir ma profonde bénédiction. Cest également un club de trublions plus malins que la moyenne. À qui il ne faut surtout pas demander de rester sagement dans un coin sans déranger. De leur sac à surprises, The Uranium Club sort deux morceaux de la discorde. Deux morceaux inhabituellement longs avec les sept minutes et quelques de Michaels Soliloquy et plus de dix minutes pour Interview With The Cosmo Cleaners. De quoi dérouter et casser la belle dynamique punk densemble. Deux morceaux quil est possible de trouver ennuyeux, vains, bien trop bavards mais qui, une fois létonnement passé, se révèle finalement plaisant, à la mesure de ce groupe de plus en plus inclassable. Michaels Soliloquy, un thème principal répétitif, on attend lenflammade général mais létincelle ne vient pas, les nerfs se tendent, sirritent, on se demande quand le long texte narré par un certain Richard Phoenix et quil est possible de suivre en le lisant sur linsert sans franchement le comprendre va stopper et finalement, on se prend au jeu, au rythme trépidant, au débit de mitraillette, au noyau dur qui est bon même si autour cela aurait pu être plus étoffer pour une fin qui arrive plus vite que prévu. Cest encore meilleur avec Interview With The Cosmo Cleaners. The Uranium Club nous avait jamais familiarisé avec cette tristesse qui pointe sous les notes du piano et les accords aigrelets, cette sobriété dans le cheminement qui rendent les sept premières minutes belles et attachantes. Et quand The Uranium Club décide daugmenter progressivement la tension afin de fulminer comme il sait si bien le faire avec des guitares dentelées, on se dit que ce club est vraiment spécial et quil a de très beaux jours devant lui. The Cosmo Cleaners prône louverture du club. Ça ne se fait pas sans quelques froissements mais la pérennité des activités est à ce prix et ce nest pas avec ce troisième album encore plus singulier que lenvie de claquer la porte va se faire sentir. SKX (23/05/2019) |