losttalk
wildanimal








Lost Talk
Selfless Shame Promotion – Tape
Wild Animals records 2019

La désagréable impression qu’un trop grand nombre de personnes sont passés à coté de Symbol/Signal, l’excellent premier album des Australiens de Lost Talk publié l’été dernier. Session de rattrapage avec la cassette live Selfless Shame Promotion. Enregistré le 23 février 2018 à The Old Bar (Melbourne), ce live est un objet très seyant dans sa trousse rouge à fermeture éclair bleue. A l’intérieur, la cassette aux couleurs identiques délivre neuf morceaux, complément idéal de l’album avec un enregistrement aux petits oignons du guitariste Max Ducker comme si vous y étiez, à gueuler et se marrer avec le public qui semble avoir pris grand plaisir à être dans ce lieu houblonneux ce soir là. Et on les comprend. Pour les retardataires et les durs du bulbe, Lost Talk, c’est une équipe gagnante composée d’anciens Scul Hazzards, Bone, Hoarse et Mutton et rien que ça devrait vous donner instantanément envie de vous ruer sur leur musique.
Sur scène, ça donne des compos exécutées par un personnel qui a de la bouteille et qui sait y faire pour la jouer précise et trépidante, transpirer avec classe, rajouter une couche de fièvre sans rien perdre d’élégance dans des riffs toujours aussi juteux. La demoiselle au chant se révèle aussi convaincante sur scène que sur disque, furibarde sans en faire des tonnes, calmant ses ardeurs à bon escient, ne faire qu’un avec le groupe. Et si sur disque, deux batteurs jouent ensemble, la scène est un autre terrain de jeu. De nombreuses vidéos ne montrent qu’un seul batteur à chaque fois mais sur cette cassette, trois noms sont mentionnés (Sam Reid, Jason Barfoot et Liz Turner sur les trois derniers morceaux) et à écouter de près, il semble bien entendre deux batteries en même temps. Qu’importe, la fougue l’emporte. Dernier détail. Sur les neuf morceaux, trois sont des inédits (Thin Skin, Igloo et Enter The Muskrat) mais pas pour longtemps. Ils figureront sur le second album à venir cette année et qui est déjà mis en boite (avec Liz Turner à la batterie) et tout porte à croire que ça va être encore une sacré cuvée. Vous voilà donc prévenus, plus aucune excuse pour ne pas connaître ce fantastique groupe de noise-rock qui, j’espère, aura la bonne idée un jour, le plus tôt possible de préférence, de traverser les océans et venir nous faire la démonstration de leur talent sur une scène française.

SKX (06/04/2019)