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| Furie s/t – CD A Tant Rêver Du Roi records 2019 Furie, ça c’est un nom qui claque et qui promet d’en mettre plein les tympans. Ou qui peut faire peur. Mais pas autant que cette pochette et ce regard insondable en forme de trou béant qui donnerait une tête de psychopathe à n’importe quel clampin, bien que le prof de physique barbu de la pochette n’avait sûrement pas besoin de cet artifice pour passer pour un pervers. Furie n’est ni l’un ni l’autre. Pas une tornade auditive et ne fait pas fuir. Il n’en reste pas moins singulier. Un nouveau trio de Pau avec deux ex-Tapetto Traci (Médéric Grandet, guitare-chant et Alexis Toussaint, batterie) et Romain Colautti, bassiste également d’Artús. Vu la teneur de ces projets précédents, Furie ne pouvait pas ressembler au commun des mortels. Vous pouvez lui coller l’étiquette noise-rock, math-rock, free jazz ou rumba, Furie s’échappe à chaque fois et suit son propre chemin. Chemin que je ne vais pas emprunter les yeux fermés. Six longs titres (à part Breach, ça va taper entre six et sept minutes à chaque fois) avec un drôle de parfum. Va pour la section rythmique tout en doigté, souplesse et changements de cadences savamment amenés. Par contre, guitare et chants, c’est une autre paire de manche. Une guitare à la sonorité particulière, sonnant souvent comme un synthé et un chant régulièrement à deux au phrasé spécial, les deux tissant des mélodies pour lesquelles j’hésite sur le qualificatif. Exotique, dépaysante, comme un arrière goût de folklore locale qu’on retrouvait déjà sur Artús, en tout cas pour le moins bizarre. Cela donne des constructions ambitieuses mais fluides avec des trajectoires qui se croisent sans se faire de mal, des répétitions qui vont crescendo, évoluent avec habileté, des envolées qui s’avèrent séduisantes mais la tonalité générale fait qu’il m’est impossible de rentrer dans ces compositions, d’adhérer à cette coloration étrange qui passe ou qui casse, comme une grandiloquence bancale, un lyrisme à la Extra Life qui peut s’avérer stressant. On peut louer leur esthétisme loin des courants à la mode, ce parti pris qui les distingue de la masse. Il est possible également de rester de marbre, totalement inexpressif comme le type de la pochette. SKX (17/06/2019) |
