bummer
learningcurve






Bummer
Holy Terror – LP
Learning Curve records 2018

Vinyle bleu-blanc-rouge, rien ne bouge. Ce n'est pas en honneur de la France que Bummer a choisi ces magnifiques couleurs qui ont du plomb dans l'aile mais pour la bannière étoilée dont un exemplaire recouvre un ampli sur une pochette respirant la tradition qui fait peur. Bummer, du basique de bout en bout. Visuellement, musicalement, les têtes ne vont pas tomber car point de révolution dans le ligne de mire du petit monde du trio de Kansas City. Ce qui aurait été étonnant à l'écoute de leurs précédents enregistrements. Bummer, pas le genre à se poser des questions. Le trio n'a qu'un seul son dans la caboche et il va l'essorer jusqu'à plus soif. En insistant cette fois-ce encore plus sur la lourdeur, la puissance d'un son enrichi donnant une coloration stoner salé à son noise-rock velu et carnassier. Pas pour rien que dans dans sa liste de remerciements, Whores et Wrong figurent aux deux premières places. Mais on retrouve également d'autres glorieux noms comme Unsane, Buildings, Tongue Party et Plaque Marks, ce qui devrait vous donner une bonne idée du bordel qui se trame au sein de Holy Terror.
Dix morceaux pied au plancher. Jamais plus de trois minutes. Pas le temps de faire dans la demi-mesure, le mid-tempo, la temporisation. A peine une amorce d'enjolivement avec du hand-clapping sur l’entraînant Reefer Sadness. Bummer matraque, saigne des riffs à défaut de les soigner, fonce dans le tas, éructe, bave, tape comme un sourd et s'ébroue de contentement comme un chien fou après avoir marqué son territoire. Bummer aime les bonheur simples, efficaces, rustiques, le ramonage intensif et la gueule plein de suie. De ce point de vue là, Bummer a réussi son coup haut la main. Mais on était aussi en droit d'attendre plus. C'est dans sa globalité qu'il faudrait envisager Holy Terror, une décharge en continu qui se gobe d'un trait parce que chacun des morceaux est loin de laisser un souvenir impérissable. Comme un vide qui menace si on se met à trop gratter la surface. Un manque d'idées que la hargne ne compense pas toujours. Un essoufflement qui arrive vite. Il faudra sûrement que Bummer en fasse un peu plus à l'avenir pour continuer de s'intéresser à lui.

SKX (14/01/2019)