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 | Bummer/Pinko Split LP
 High Dive 2017
 Il est facile 
        de comprendre pourquoi ces deux groupes sont devenus potes et partagent 
        un disque. Bummer et Pinko ont une vision commune du noise-rock, celui 
        qui en fout plein la vue, généreux dans l'effort, débordant 
        d'énergie, sales derrière les oreilles et bouilleurs de 
        cru émérites pour distiller le rock'n'roll corsé 
        dans un alambic qui concentre les saveurs les plus pimentés. C'est 
        du brutal et chacun va le faire couler à sa sauce. Parce qu'on 
        peut être proche mais cultiver les différences. A chacun 
        son terroir.
 Celui de Bummer n'est pas inconnu. De Kansas City, le trio avait déjà 
        asséner une très belle fessée avec Spank. 
        Bummer en remet un coup avec cinq nouveaux titres qui vont encore laisser 
        l'arrière-train rouge sang. Et secouer bêtement et frénétiquement 
        la tête de haut en bas comme sur Freedom 
        Cobra. Bummer, ça fait oublier que tu as un cerveau et 
        c'est ça qui est bon. Bummer flatte les (bas) instincts, joue les 
        gros bras mais ne s'empêche pas d'être malin. Hormis l'instrumental 
        plus secondaire Holy Terror, Bummer sort de la compo juteuse à 
        l'instar de Bossk Hogg (Bummer aime les jeux de mots foireux évoquant 
        d'autres groupes comme Batallica et Birthday Snake), apprécie 
        que son noise-rock soit lourd, direct, fait preuve d'un groove saignant 
        lorgnant vers Unsane et possède de la puissance de feu sans la 
        gonflette d'un Whores. Le rythme est dense, s'abat implacablement. Les 
        riffs tranchent dans le lard et le vif. En dix minutes, Bummer t'explose 
        en toute simplicité et tu en redemandes.
 
 Le terroir de Pinko se situe plus au sud, à San Antonio exactement 
        dans ce bon vieux Texas. Les quatre titres de Pinko représentent 
        leur premier enregistrement sur un vinyle et comme leurs voisins de disques, 
        Pinko n'aime pas que ça traîne. Par contre, les structures 
        sont légèrement plus chaotiques. Entre le point de départ 
        et la ligne d'arrivée, le chemin propose plus d'embûches, 
        de méandres et de fractures. Le chanteur est également énervé 
        mais plus braillard. Et les compositions un peu moins pertinentes que 
        Bummer pour atteindre de suite les glandes du plaisir ce qui ne bride 
        pas les endorphines pour se manifester.
 Bref, un split solide voir torride qui fait mal à la nuque mais 
        c'est pour notre plus grand bien.
 
 SKX (27/07/2017)
 
 
  
 
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