badbreeding
lavidaesunmus

Bad Breeding
Divide – LP
La Vida Es Un Mus 2017


C'est à fond la caisse dévastant tout sur son passage que Bad Breeding nous avait quitté lors d'un premier album encore tout chaud. C'est encore plus vite et surtout plus violemment que les Anglais nous reviennent dans la tronche avec Divide. Le boomerang de la mort.
Faut dire que l'actualité de l'autre coté de la Manche a de quoi titiller les nerfs, eux qui ne sont pas du genre à narrer de jolies histoire d'amour au coin du feu mais à pressurer les raisons de la colère pour en extraire tout le jus purulent afin de te le foutre sous les narines. Punk, rock et noise primaire au vitriol, Bad Breeding a inséré, comme sur le premier album, un texte de Jake Farrell, collaborateur et conscience politique du groupe, s'intitulant An End To Silence où il est question de Brexit et de Donald Trump. Du rêve à l'état pur. La charge musicale ne peut être que féroce.

Après une brève introduction très détendue sur fond de sample tournant en boucle, les stridences commencent à envahir le paysage et le déferlement de rage explose sur Whip Hand, l'émeute est à son comble, à toute berzingue, au maximum déjà et Bad Breeding ne relâchera jamais la pression. Le chanteur crache, aboie, jeune chien fou qui se crève les poumons mais se révèle particulièrement et urgemment convaincant. C'est le chaos, le guitariste possède un jeu bien noise et frappé et il faut posséder un instinct de survie de dernière minute et l'aide de Ben Greenberg (Uniform) pour que ça ne sonne pas comme une bouillie infâme mais comme un uppercut ravageur qui laisse hagard et sanguinolent. Bad Breeding place ainsi six titres (on oubliera les deux interludes sauf pour reprendre son souffle) hyper tendus, vicieux, limite tordus alors que leur trajectoire préférée est une putain de ligne droite de feu.
Et puis vous avez deux morceaux qui sortent du lot, surprenants dans les mains qui ne tiennent pas en place de Bad Breeding car s'étalant dans la longueur et les cinq minutes. Et ça leur va terriblement bien. Leaving et Endless Impossibilty sont leurs noms et ils ne sont pas prêts de se faire oublier. Bad Breeding ralentit la cadence mais pas la pression, la patte de Greenberg se fait sentir dans l'approche bruitiste, crade et venimeuse, le ton se fait plus encore menaçant et pénétrant, la folie s'empare des Anglais, ils franchissent un palier de non retour et la fin de Endless Impossibilty est une assourdissante montée d'adrénaline finissant la tête dans les amplis.
Punks de tous pays, tenez-vous bien, Bad Breeding va vous dévorer tout crû.

SKX (22/05/2017)