finished
load


Finished
Cum Inside Me Bro – LP
Load 2016

Finished, c'est ce groupe de Providence qui avait attiré l'attention grâce ou à cause, c'est selon, le visuel d'une précédente cassette euh... comment dire, riche en acrobaties. Le pire, c'est que la musique valait vraiment le détour. Deux ans plus tard, Finished remet le couvercle avec un premier album sur l'inépuisable Load records. Le titre de l'album, la photo de groupe à l'intérieur de la pochette toutes poitrines et poils luisant de sueur à l'air, les substances artificielles recouvrant ce touchant portrait de famille, les trous sur le rond central du vinyle stratégiquement placés montrent que Finished n'a pas épuisé son stock de provocations et d'outrages au raz de la ceinture. Et non seulement, Finished appelle une bite, une bite mais en plus la montre et l'astique (vous cliquez à vos risques et périls et éviter de le faire au boulot en open space). Et le pire, là encore, c'est que ce disque est vraiment bien. Le trio qui s'est récemment acoquiné avec une donzelle pour le chant (sans que ça s'entende plus que ça) déverse des litres de noise-rock au vitriol. Ça débande pas d'un bout à l'autre d'un album rempli de saturations épiques, de voix saturées, de fuzz libidineux avec l'urgence d'un groupe qui a le feu au cul. A tout point de vue. Cum Inside Me Bro renvoie aux emblématiques Mount Shasta en version pour adultes. Tout est brouillé, passé derrière un gros voile de crasse, déformation de la réalité mais véritables embrouilles et génial sens perverti du rock'n'roll. L'album s'était pourtant ouvert sur un Winning Boy au déhanchement Birthday Party et un lugubre parfum de death-rock. Et puis les riffs saillants retapissés au karcher ont débarqué, la voix où il est question de Hand of Glory et Secret Scum a vomi ses horreurs, l'ancienne furieuse de Tinsel Teeth (Gyna Bootleg) a jappé un peu sur Jane Err sans qu'elle se fasse plus entendre que sa consœur, les oreilles sont devenues choux-fleurs et Cum Inside Me Bro en a mis partout. Huit titres qui éclaboussent et qui tâchent mais chaque titre est marquant. Sous leur allures de pornocrates white trash, Finished ne s'est pas terminé au yaourt et sait pertinemment quoi faire pour que chaque coup soit inoubliable à l'instar des six minutes finales de Secret Scum. Tu viens quand tu veux, bro.

SKX (28/11/2016)