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thrilljockey


The Skull Defekts
Dances in Dreams of the Known Unknown - LP
Thrill Jockey 2014

A l'instar des disques de Lungfish, va-t-on écrire également qu'un disque des Skull Defekts, c'est un peu, toujours, beaucoup la même chose ? Avec pour la deuxième fois sur un album des Suédois (plus le EP 2013-3012), la présence de Daniel Higgs, chanteur contagieux de Lungfish, Dances in Dreams of the Known Unknown est encore une histoire de rythmes, de transe, de répétitions shamaniques, de riffs cycliques sur fond d'énergie punk. Si vous avez aimé les albums précédents, surtout Peer Amid et à un degré moindre The Temple et Blood Spirits & Drums are Singing (oublier tous leurs autres sorties à base de drones, de nappes bruitistes et d'emmerdes), nul doute que ce nouvel album va faire votre bonheur. Engendrant par la même occasion des syndromes identiques. Une accroche immédiate, un plaisir instantané sous le joug de polyrythmes tour à tribaux, primaires, entraînants et de riffs redoutablement simples et efficaces. Et donc une lassitude qui risque de pointer son vilain museau assez vite, un disque qui tourne en rond, au sens propre comme au sens figuré, et ne tenant pas la longueur. Vivement le prochain.
Sauf que Skull Defekts a eu la bonne idée de faire plus court et direct que la dernière fois. Réduire les coûts, augmenter les drogues, concentrer l'adrénaline. Cet album a toutes les chances d’incruster plus longtemps le ciboulot. Parce qu'il ne faudrait tout de même pas bouder son plaisir. On sait où on met les pieds. Le cadre est connu et bien délimité. Mais à l'intérieur, pléthore d'éclates, de trépidations de tibias et d'ondulations de bassins, de rythmes infaillibles, d'accroches de guitares évidentes aux sonorités râpeuses et des perturbations électroniques ou parasites synthétiques à gratter pour rendre le tout un peu plus sale et abrasif. Et des chants harmonieux pour triper encore plus haut vers l'hypnose, que ce soit avec Higgs le gourou barbu loin d'être présent (hélas ?) sur tous les titres ou les deux guitaristes, Joachim Nordwall et Daniel Fagerstroem aimant aussi mettre en boucle des paroles se limitant à une phrase ou deux maximum. En haut de la liste des titres qui font du mal aux épileptiques, Patterns of Thoughts, The Fable, l'impeccable The Known Unknown et le plus rock et incisif Venom. Mais on aime aussi quand The Skull Defekts sort du tout rythmique et devient plus rampant comme sur Awaking Dream ou le très perturbé King of Misinformation me rappelant une version light de God. La machine Skull Defekts est donc au top de sa forme, plus compacte, parfaitement huilée, quand bien même il manque un peu de piment, et signe son meilleur album à ce jour.

SKX (21/03/2014)