americanheritage
solarflare

prototype








Pratiquement un an jour pour jour, ce modeste zine se faisait l'écho du cinquième album de American Heritage, le dénommé Sedentary, réalisé en 2011 par le label américain Translation Loss. Mais c'était du vulgaire CD et depuis, les français de Solar Flare (à qui on doit l'album de Pigs) et Prototype records, ont sorti en novembre dernier ce disque en vinyle et nous ont fait l'honneur d'en envoyer un exemplaire ici. Nous ne pouvions donc pas passer sous silence cet effort extravagant. De plus, il est bon de rappeler l'énorme supériorité du vinyle sur le CD, surtout quand l'artwork a été complètement revisité (par Chris Eichenseer / Someoddpilot) et qu'il sied beaucoup mieux à nos yeux aimant la pénombre et le calme des sous-bois. Par contre, faut pas compter sur nous pour refaire une chronique différente. L'avis n'a pas changé et nous ne sommes pas des bêtes de travail. Vous pouvez donc directement aller pour lire la chronique ou poursuivre la lecture ci-dessous, c'est la même chose.
SKX (15/01/2013)


American Heritage
Sedentary - LP
Solar Flare/Prototype 2012

Appeler son album Sedentary, quand on est un groupe qui a considérablement évolué dans le temps, est une boutade supplémentaire à mettre à l'actif du répertoire d'un groupe qui ne s'est jamais pris au sérieux (voir photo ci-dessous). Les titres de certains morceaux de Sedentary sont une autre preuve (Morbid Angle, Tomb Cruise, Fetal Attraction). American Heritage est donc parti d'un noise-math-rock instrumental typé Chicago Sound pour évoluer vers un hardcore-noise beuglé tirant de plus en plus vers le metal et le trash. Mazette. Si vous prenez les choses en cours, vous pouvez aller sur cette page et suivre le darwinisme d'une drôle d'espèce en cinq chroniques incendiaires.
Et cinq, c'est aussi le nombre d'années qu'il a fallu à American Heritage pour donner suite à Millenarian. Tournant autour du duo historique Adamn Norden (guitare) / Mike Duffy (batterie), le groupe n'a pas été épargné par les problèmes de (petit) personnel. Pour Sedentary, ils ont royalement réglé le problème du bassiste. Un différent sur chacun des onze morceaux. Du connu, Bill Kelliher (Mastodon, Today is the Day), Rafael Martinez (Black Cobra), Sanford Parker (Minsk, Buried at Sea) à l'illustre inconnu ou presque (tous les autres). Autre problème de la chienne de vie de American Heritage, le chant. Débuter dans l'existence en tant que groupe instrumental les a maudit à jamais. Adamn Norden s'y est collé malgré lui avec plus ou moins de malheur. Pour Sedentary, ils ont fait appel aussi à des invités sur quatre titres, dont certains des bassistes présents. C'est toujours ça de gagner. Mais le chant reste le point faible de American Heritage, et ce, quelques soient les différents chanteurs défilants qui sont dans la moyenne beuglante inhérente à une musique virile. American Heritage est et restera pour toujours un groupe à la musique décomplexée, se suffisant à elle-même. Malgré toutes les évolutions, on retrouve toujours cette violence, cette tornade, le rouleau-compresseur, aussi bien hautement technique que passionnément basique, ne laissant rien repousser derrière lui. Un fond de commerce qui fait plaisir à entendre.
Le seul souci de Sedentary, mais il est de taille, ce sont les soli de guitare, le chant et l'esthétique général trash-metal. Si votre médecin ne vous a pas donné de prescriptions contre l'utilisation de ces ingrédients, cet album sera un mets approprié. Sinon, vous pouvez toujours essayer de prendre ça par le coté fun et pour la saine et basse décharge que Sedentary peut éventuellement procurer par mauvais temps. Port de la chapka conseillé.

SKX (13/01/2012)