wollongong
silverrocket

Des nouvelles de la République Tchèque et son label phare, Silver Rocket, solide bâtisse tenue par de non moins solides gaillards ressemblant à des Gnu. Le label s'est fait discret ces derniers temps mais moins que Wollongong. Six ans que le trio de Prague n'avait donné signe de vie, depuis Stark Naked Creeping Macroeconomic Fascism (ce sont des spécialistes des noms à rallonge), tellement discret que ce disque a mis une année de plus pour arriver ici.
Un disque qui fait le lien avec le précédent par le mesuré False fairies and fables. La version II terminait l'album de 2004. La version I débute celui de 2010. Non seulement l'arithmétique n'est pas l'ami du tchèque mais en plus, ces deux versions ne se ressemblent pas franchement sinon d'offrir un certain calme avant une mise sous pression constante. Les années passent mais Wollongong ne change pas son fusil d'épaule. Tir rouge, menaçant, fausse simplicité. Wollongong ne s'embarrasse pas de complexités. Trois accords suffisent à leur bonheur. Répétitions, avancée pas à pas sur la cible, quelques variances de rythmes pour tromper l'ennemi, couche supplémentaire de pression. Tout ça pourrait paraître d'une banalité affligeante.
Wollongong fait la différence d'abord grâce à un son épais, craquant, noise-rock charnel et surtout grâce au chant. Une voix abrasive, avec de la ferveur au fond du gosier de la part d'un type semblant vivre intensément chaque parole qu'il prononce. Si Tar avait été cité pour l'album précédent, les points de comparaisons auraient tendance à se déplacer vers la Nouvelle-Zélande et The Gordons. Pour ce coté entêtant, revêche et vicieusement rock. Alors certes, chaque composition n'est pas à tomber par terre et se rouler dans une boue de compliments déplacés mais cet album comporte suffisamment de pulsions bestiales et d'ardeur obstinée pour succomber à la tentation.

SKX (15/01/2012)