shub
assos-y-song
àtantrêverduroi
rejuvenation
whosbrain


Shub
Fuck My Luck - LP+CD
Goback/Karaoke666/Assos'Y'Song/Contreplaqué/A Tant Rêver Du Roi/Rejuvenation/Whosbrain 2010

La joie pisse en cascades sur le monde rayonnant. Vivons heureux et nettoyez nos restes. Shub, c'est le bonheur à portée de main pendant que triment les larbins. Ainsi va le fil de la pensée, prenant à contraire les paroles ironiques de Snob Song, cette chanson sur l'élitisme où tout groupe est censé être meilleur au tout début, voir même avant. Shub, c'est bien mieux qu'avant. Pas mieux que l'album précédent The Snake, The Goose & The Ladder mais toujours aussi bien. Le genre de groupe qui progresse avec le temps, qui a bien fait de persévérer du fin fond de son Gard natal. Un rock noisy sans étiquette, libre d'aller où il veux, un trio tout ce qu'il y a de plus simple dans sa composition, qui est arrivé, à force d'une longue habitude à jouer ensemble, à trouver l'osmose idéale, l'entente cordiale d'un guitare-basse-batterie en guise de cadeau désintéressé. On prend.
La grande force de Shub, ce sont les parties de guitare, toujours fines, multipliant les accroches qui font que chaque morceau a sa propre personnalité. Hormis les deux titres en fin de chaque face (les Concrete mix blues I et II) en forme d'interludes très dispensables, les neufs autres morceaux sont tour à tour gaillards, piquants, poignants, enlevés, font réfléchir, font rire, bref la vie qui s'étale en toute (fausse) tranquillité, avec ces écorchures et ces pommades. Shub rend de bonne humeur, aligne les tubes (The Path, Snob Song, Slaughterhouse Five pour ne citer qu'eux et de préférence), trouvant toujours l'idée et le rythme qui va avec pour vous emmener danser ou trépigner. Un disque humain jusque dans le chant. L'horrible accent français d'un chanteur s'exprimant en anglais, à faire passer le chanteur de feu-Condense pour un esthète de la langue de Shakespeare, c'est dire. Je ne suis pas moi même un esthète en la matière, ce genre de détail me touchant rarement mais on frise parfois le ridicule, bien qu'ils aient beau faire dans la lucidité en précisant dans les crédits de la pochette fake U.S. accent.
Hormis cette gène, Fuck My Luck est un disque limpide qui, pour en arriver à ce résultat, démontre un beau brin de talent pour vous torcher des compositions captivantes. Du noble travail d'artisans comme cette pochette avec tête de mort et fantômes apparaissant une fois les lumières toutes éteintes. Espérons que celles de Shub ne diminuent jamais et qu'on en vienne jamais à dire que Shub, c'était mieux avant.

SKX (07/03/2011)