Shub
The Snake, The Goose & The Ladder - LP+CD
Goback records 2008

C'est le deuxième (véritable) album de Shub -prononcez [choube]- et rendons justice à tous les labels responsables de cette magnifique production : Goback records, Rejuvenation, Karaoke666, Whosbrain records… et comme d'habitude j'allais oublier Downboy records, le label du guitariste de Death To Pigs. Une entente qui sent bon la démerde D.I.Y., crise des subprimes et baisse du pouvoir d'achat des ménages obligent, pour un résultat qui fait énormément plaisir à voir et à entendre.
A voir, déjà : The Snake, The Goose & The Ladder (je ne vous dirai pas qui fait quoi dans le groupe) se présente dans une jolie pochette sérigraphiée disponible en deux couleurs, orange fluo pour les tapettes ou rose malabar pour les taffioles. J'ai choisi orange. De plus le vinyle est accompagné d'un CD pour les feignants qui n'aiment pas lever le cul de leur chaise à la fin de chaque face ou pour les obsédés qui comme ça peuvent facilement encoder le disque pour leur baladeur mp3.
À entendre, enfin. If You Can't Read Shub, Bad Luck You're Colorblind! était déjà un bon disque oscillant entre noise mélodique et disco punk chaloupé mais ce nouvel album lui est en tous points supérieur. Shub c'est mieux. La première face du disque s'appele face Gard et la seconde c'est face Texas, il y a c'est vrai un semblant de ressemblance dans les contours géographiques de ces deux état-nations -y a-t-il également quelques correspondances musicales à moins qu'il ne s'agisse d'un esprit psychotique commun, genre Scratch Acid/Shub même combat ? Pour faire simple, dénombrons les choses plus ou moins identifiables chez Shub : de la noise de Chicago comme du débridage à la The Ex (cette longue intro de Franky Vincent Goes To Hollywood qui il n'y a rien à faire m'évoque plus une ryhtmique batave version surf qu'un déhanchement caribéen suce moi le rhum), du groove inexorable (la ligne de basse toute en rondeur à la fin de Prok'o'Fiev), des mélodies poignantes à se damner (Santa's Gift, magnifique) et tout simplement des idées à se rouler par terre de contentement dans une flaque de bave.
The Snake, The Goose & The Ladder déborde de hits tendus et musclés, c'est la fête au village, des hits servis par une section basse/batterie énergique ET fine, agrémentés de plans de guitares tout en entrelacs mais toujours lisibles, finalement il n'y a que le chant (bon au demeurant) qui tire le moins son épingle du jeu dans cette petite course à l'originalité. Parce que question originalité il ne faut pas vous attendre à une énième copie d'un clone de Shellac/The Ex/Hot Snakes (ouais, tout ça mélangé), les Shub défendent bien leur truc à eux, assurément l'un des albums de l'année 2008, année qui pourtant n'en manque pas. Ecoutez donc Playing Cards et on en reparle.

Haz (02/11/2008)