Ntwin
s/t - LP
Boom Boom Rikordz/Katatak 2010

Le split avec Jubilé à peine usé, le trio Marseillais nous ressert une nouvelle couche. Leur premier long où rien ne bouge. La pochette sérigraphiée chez Le Dernier Cri, l'artwork toujours aussi lumineux de Pierre-Guilhem, les labels identiques et ces nouveaux titres issus de la même session d'enregistrement. Ah si, une chose. Le mastering a été revu à la hausse. Plus besoin d'augmenter le volume. C'est désormais tout confort.
On retrouve donc ce noise-rock qui tire plus sur les humeurs que la confrontation directe, ces explosions soudaines quand on sent que la tension devient trop pesante. La plus belle illustration est le morceau final, Mental Kisses, longue composition sinueuse, rampante, très Slint dans l'esprit, on attend désespérément que ça craque mais on peut toujours attendre et ç'est ça qui est bon ! Ntwin maîtrise parfaitement la tension, la sourde mélancolie, joue avec, faisant régulièrement penser à Lowercase (Paper Airplane). Mais Ntwin montre également une autre facette, des morceaux plus immédiats, voir enjoués (Red Cars). Ntwin ne fuit pas la mélodie et déboule même avec un second chant surprenant qui, dans un premier temps, fait peur sur le devenir des attributs mâle du chanteur-guitariste avant de s'apercevoir que le batteur est une batteuse et qu'elle chante aussi. Chant aigue/castra provoquant une sensation bizarre avant de trouver finalement que cela se marrie très bien avec l'aiguë de la guitare et le coupant des cordes, contrastant également avec le chant habituel, grave et rageur. Sur Boy, il est encore question de chant avec un pote qui passait par là (Julien) et qui paye de sa personne et plutôt bien, apportant de la profondeur à un groupe qui en possède déjà pas mal. Avec ce premier album, Ntwin confirme tout le bien que l'on pensait d'eux en espérant que le meilleur reste à venir avec l'arrivée d' un nouveau bassiste depuis cet enregistrement.

SKX (09/07/2010)