The Evens - Moller-Plesset - AVV & Stella
Le Cirque Electrique - Rennes
Mardi 18 octobre 2005

La semaine commence fort. Après le concert du lundi et Lack en hors-d'œuvre, on continue tant que c'est chaud avec un p'tit tour au cirque le mardi. Le cirque électrique, c'est un cirque, un vrai, avec le chapiteau et les caravanes autour, installé dans les faubourgs de Rennes, entre la déchetterie et les lignes de chemin de fer. Bonjour la poésie urbaine. Le cirque est un spectacle itinérant et s'est posé en terre bretonne d'octobre à décembre. On apprendra d'ailleurs plus tard dans la soirée que The Ex viendra squatter les lieux 3 jours en décembre pendant la période des Tran$$. Affaire à suivre. Pour en savoir plus, je vous invite à aller faire un tour sur leur site. En fait, l'endroit est partagé en deux salles. Le chapiteau à proprement parlé où se produira The Evens et une autre salle surnommée " Le Tiger Palace " avec son parquet bien en bois où la sono rebondit quand les gens tapent trop fort du pied. Les sonorisateurs apprécient beaucoup. Moller-Plesset ouvre le bal. C'est le cas de le dire ! Le chanteur descend dans la fosse, la scène étant trop petite pour tout le monde. Et de toute façon, ça le fait toujours plus quand Mister Hair se frotte au public. Comme d'habitude, je ne vais pas trop m'appesantir sur leur prestation mais c'était du bon et les deux nouveaux morceaux inaugurent d'un bien bel avenir ! Le public est acquis à leur cause. L'avantage de jouer (une énième fois !) à domicile. Entracte. Bière(s).

AVV & Stella, ce sont les maîtres des lieux, qui en plus de jouer aux trapézistes, font aussi de la musique. Un duo electro-punk rigolo, genre Dragibus mais pour adultes. Hélas, c'est loin d'être enthousiasmant. Les morceaux sont maigrelets, pas grand-chose à entendre. Les trois-quarts de la salle se retrouvent dans le fond, là où ya le bar, creusant un fossé irrévocable entre le groupe et son public. Re-entracte (en fait j'ai pas bougé). Bière toujours et leçon de tchèque en vue de la promenade dans la République la semaine suivante.

Pour The Evens, il faut sortir de la salle, traverser une cinquantaine de mètres d'herbe bien grasse sous la pluie diluvienne qui s'est enfin arrêtée. Chapiteau rouge et jaune. L'entrée des artistes. Les étoiles d'un soir se nomment The Evens et la présence du leader Ian Mac Kaye de Fugazi est pour beaucoup dans l'intérêt porté à cette soirée. Car sur disque, c'est la misère et si le boss de Dischord n'avait été dans le groupe, je serais resté dans ma forêt. Curiosité, curiosité. Cadre inhabituel, rafraîchissant avec un fil d'équilibriste tendu devant la scène, scène où deux chaises ont pris place avec Mac Kaye et sa guitare sur l'une et Amy Farina sur l'autre, devant sa batterie. Le public arrive doucement et se tient peinard sous la musique intimiste du duo. Autant sur disque, ça m'endort, autant sur scène, leur musique prend un regain d'intérêt. Oh rien de renversant mais Mac Kaye sait y mettre suffisamment d'intensité pour capter le public avec son regard qui foudroie sur place. Ca sonne parfois comme des démos de Fugazi mais ça se déguste. Amy Farina semble comme coincée (au mauvais sens du terme) derrière sa batterie, son jeu est plus que rachitique mais lui confère une originalité et on va dire que c'est voulu. Donc bref tout ça aurait pu être une agréable soirée, genre Mr Manhattan passe une soirée au cirque, surtout avec les interventions pendant le show d'un équilibriste et d'une trapéziste (la chanteuse de AVV & Stella) beaucoup plus à l'aise sur son trapèze que derrière un micro, donnant à The Evens les soubresauts et le piment qui manque à leur musique. Même Mac Kaye applaudi la prestation. Non, le problème, ce fut Mac Kaye lui-même. Quel star celui là ! Ca commence par un regard foudroyant sur un pauvre type, pas méchant pour un sou, juste un peu bourré, qui a osé parler à son pote pendant un morceau de The Evens. Pour ensuite demander en anglais (je vous fais la traduction de mémoire) : " excusez-moi de ne pas parlez français mais comment demande-t-on, de façon très poli, de ne pas parler pendant les morceaux ?? " Blanc dans la salle. Avant de réitérer plus tard, moins posément, que, " les gens si vous voulez parler pendant mon concert, ya un bar à coté pour faire ça. " Si encore c'était le gros bordel, je comprendrai, vu la tranquillité de la musique. Mais même pas, le vol des mouches est à peine couvert par ce menu frottin. Puis c'est au tour des gens qui prennent des photos, " genre le flash ça m'empêche de voir mon bonnet ". Alors comme me disais mon pote Jérôme, c'est amusant de constater que Mac Kaye demande à tout un public de reprendre avec lui le refrain " Police will not be excused " quand toute la soirée il a passé à dire " don't don't don't ", fais pas ci, fais pas ça, à mater le public prêt à être pris en flagrant délit par la patrouille. Ce soir, il y avait un policier dans la salle et il était sur scène. Un peu de tolérance Mr Mac Kaye ne vous ferait pas de mal. Surtout que, je me répète, c'était une tempête dans un verre. En tout cas, il a gagné. Une bonne partie de la salle a quitté le chapiteau, dégoûté par la rigidité du bonhomme. Si il ne s'était pas appeler Ian Mac Kaye, ya longtemps qu'il aurait pris une canette sur le coin du bonnet. Et yaurai personne à ces concerts vu comme c'est sans intérêt. Enlevez le nom, ya plus personne. Et pi merde, de toute façon, c'est surfait tout ça. Ca m'apprendra à être curieux.

SKX (04/11/2005)





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