Encore un 
        groupe météorite qui ne laisse que deux disques dans son 
        sillage. Et leur plage à eux s'appelle Pittsburgh. On peut rêver 
        de mieux en matière de sable fin mais dans le genre noise-rock, 
        cette ville est un paradis. En 1996, Shale fait feu de tout bois. Et puis 
        ça sera tout. Un 45 tours deux titres d'abord. Malgré un 
        début tout en douceur avec ces arpèges tranquilles, cette 
        ligne de basse qui arrive dans le même tempo, c'est du coté 
        de Don Caballero qu'il va falloir chercher la suite. Ca s'accélère 
        brusquement et c'est parti pour 3 minutes intenses de noise instrumentale. 
        Ca bastonne à tout va, le riff qui tourne, insiste, ravage les 
        bordures. Epique. Autre face, Tollcutter est tout de suite dans 
        le rouge. Ca grésille, ça racle. Cette même façon 
        de faire tourner les riffs, d'appuyer le rythme jusqu'à la rupture 
        qui prend le visage d'un cri déchirant en plein milieu de la face. 
        Enregistré par Jason Jouver, le guitariste de Jumbo. Pour la petite 
        histoire, Shale et Jumbo, en plus de partager certaines affiches, performaient 
        ensemble sous le nom de Shumbo
. 
         
        Quelques mois plus tard, Shale sort un maxi 5 titres appelé Lie. 
        Le groupe a mis un frein à ses ardeurs. On est passé de 
        Don Caballero à quelque chose de plus Slint-ien. Une tension toujours 
        aussi forte mais calculée, ralentie, au bord du gouffre sans jamais 
        y tomber franchement. Mais dès le milieu du 2ème morceau 
        Proud rj, les choses s'accélèrent à nouveau 
        et pour le 3ème titre, le fabuleux Rheostat, la chaleur 
        atteint à nouveau des températures caniculaires. Le chant, 
        ou plutôt, des agonies lâchées à plein poumons 
        ponctuent une saine attaque d'un rock-noise mi-complexe, mi-furieux. Sur 
        les deux derniers morceaux fondu enchaînés, on retrouve ces 
        arpèges que Shale aimait tant faire tourner, cette tension qu'il 
        savait patiemment faire monter, cette coloration Slint qui finit purement 
        et simplement dans la fureur et le bruit dans son plus simple appareil. 
        Amas de larsens qui s'effacent trois minutes plus tard dans une secouée 
        ultime comme un dernier souffle jeté en pâture, cris et sueur 
        mêlés. Un putain de disque. 
      SKX (05/08/06) 
         
        Discographie 
        :: 
         
      
         
          Shorn/Tollcutter 
            7''  
            Pop Bus 1996 
                
             | 
         
         
          Lie 
            12''  
            Peas Kör 1996 
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