Denial

Jamais groupe n'aura autant sonné comme Big Black. Le rip-off total. La copie presque parfaite. Denial est un duo australien et quand débarque en 1990 leur album Joy with no name, on pense d'abord à un gag. C'est pas possible, c'est un album de reprises, un hommage assumé, un groupe connu qui fait une blague sous un autre nom. Mais il faut se rendre à l'évidence. Denial vivait en autarcie ou prenait les gens pour des cons ! Coup d'œil sur les notes de la feuille d'infos à l'intérieur du vinyl. Pas un mot ou une allusion déguisée vers la bande de Steve Albini. Au contraire, ils se contentent de reprendre des bouts de chroniques à leur encontre : They said we were like Suicide. HA !! We don't even like Suicide.
Tu m'étonnes ! Certaines chroniques mentionnent même le terme d'electro-trash…. Un ange passe. Big Black était-il vraiment inconnu en Australie à cette époque ?! Ils ont l'électricité là-bas ?
James Cain et Brent Lukey. Deux basses, une boite à rythmes et pas de guitare (ha tu vois, c'est pas comme Big Black !). Par contre, pour le reste, même combat, jusqu'au grain de voix de Cain. Le sens de l'agressivité, l'attaque des cordes, le venin qui en découle. Tout a l'odeur de Big Black. Mais ce n'est pas Big Black. Forcément. Les compos ne sont pas marquantes comme un Kerosene. Le talent et l'inspiration, ça ne se copie pas. Les treize morceaux ont une fâcheuse tendance à se ressembler. Et pourtant, ça s'écoute sans déplaisir. Avec quelques pointes comme 351 et Up the river.
Copie consciente ou non, cet album est certes anecdotique mais c'est une curiosité pas vilaine et à écouter au deuxième degré.
Denial avait sorti la même année un 7'', Whore/Voodoo sur leur label Big Cock records (en hommage à Big Black ?) et un autre en 1991, Hanging, sur Plato's. De vrais poètes.

SKX (22/09/2008)

Discographie ::

Joy With No Name - LP
Plato's records 1990