whypatterns
humanworth


Why Patterns
Screamers – CD
Human Worth records 2025

Après Regurgitorium qui faisait revenir un goût de profonde confusion dans votre bouche estomaquée devant telle furie, c’est un cri insoutenable qui sort de l’organe de Why Patterns. Screamers ne dure que dix-sept minutes mais pour un cri, c’est suffisamment long pour provoquer des dégâts irrémédiables. Le trio anglais avec notamment du personnel qui fait des siennes chez Warren Schoenbright et Wren réduit la voilure mais pas le niveau du bordel. La folie va droit au but. Se débarrasse des numéros de haute voltige au-dessus d’un nid de coucou pour frapper au cœur du mal. Why Patterns perd en dinguerie créatrice et le sentiment qu’on pouvait s’attendre à tout et n’importe quoi et aimer ces grands moments d’incertitude et d’aliénation totale. Par contre, il est toujours permis de serrer les fesses parce que la menace est frontale. Et que ça reste quand même un groupe à part. Les coups de basse sont monumentaux. Les distorsions sont énormes. Le batteur brutalise méchamment sa machine, la secoue dans tous les sens avec une force constante. Et le chanteur Doug Norton laisse libre cours à son imagination débridée, bloque sur des mots, fait tourner en boucle des phrases, passe par tous les états et nous avec pour donner une impression d’improvisation, de hurler, parler, cracher comme ça lui vient et ne pas donner de limite à ses cordes vocales. Dix morceaux uppercuts ravagés et ravageurs, malaxant sur un ring noise-rock, grindcore, punk-noise, free-rock et autres débilités jouissives qui cognent durement et sauvagement, encore plus rapidement et urgemment, sans temps mort et une réelle volonté de saccage et de politique de la terre brûlée dans des structures s’affranchissant de la norme. Il est bon de se vider les poumons.

SKX (10/10/2025)