schwindel
flight13


Schwindel
Tod Dem Diktator – LP
Flight 13 records 2025

Tod Dem Diktator, deuxième album pour le groupe allemand Schwindel dont le titre signifie Mort au dictateur. En voilà une belle idée (mais ya du boulot, le pluriel n’aurait pas été de trop). Le trio de Berlin leur souhaite d’aller prestement titiller le feu de l’enfer au doux son d’un indiepunk qui avait déjà brûlé d’une belle flamme lors de Liebe Not. Avec un nouveau bassiste (Dan remplace Christian), Schwindel poursuit son chemin pavé comme l’enfer de bonnes intentions mais qui lui, n’aboutit pas à des conséquences néfastes. L’énergie est punk mais la sensibilité est différente. Le rythme capable d’être basique et frénétique et les mélodies de se fendre d’émotions évidentes. Pulsatif et direct à la Kurt/Ten Volt Shock, la dose est même en augmentation par rapport à l’album précédent, avec leur sens de l’accroche qui leur est propre pour porter un message de barricades. L’époque le demande, les coups volent, plus de temps à perdre, moins d’atermoiement, la mélancolie vire au rouge sanguin. Ça frappe globalement plus vite, très vite même parfois et plus sèchement. Les riffs giclent, tranchent, ne s’embarrassent pas de superflu excepté sur Foto Von Brad Pitt et son court solo qu’on arrive sans problème à encadrer. Schwindel y met de l’entrain en plus de l’intensité, une énergie volontaire et entraînante qui garde les pieds sur terre et les idées claires. Pas l’abrasion et la couche noise pour rendre le propos plus crade, violent et vénéneux. Pas noise-rock au sens strict du terme qui de toute façon en voit des vertes et des pas mûres mais une dynamique jamais prise à défaut et qui court sans cesse de l’avant. Le trio envoie tout valdinguer en une minute trente (Zufallsprinzip) ou se fait plus déchirant sur le titre d’ouverture Schwindel Muss Vernichtet Werden ou le final Tod Dem Diktator, appuie sans cesse ses coups quand la vélocité est moins présente, glisse quelques samples pour seconder le guitariste Martin aussumant toujours le chant dans sa langue natale (lui conférant ainsi une coloration bien marquée) nous gratifiant d’un paquet (comprenez tout l’album) de compos franchement emballantes comme Gradenhof, Nix Zu Danken ou Kaputt dont le tronçonnage des riffs rappelle décidément Kurt. La situation est urgente. Schwindel l’a bien compris et met tout son cœur en plus de ses nerfs pour voler dans les plumes des dictateurs et de leurs apprentis avec un album encore meilleur et plus abouti que le précédent.

SKX (04/12/2025)