nohoper
undunn


No Hoper
s/t – LP
UnDunn records 2025

No Hoper est un nouveau groupe australien composé de six membres mais il en est surtout un qui retient l’attention, c’est Max Ducker dont la saga est attentivement suivie depuis pas mal d’années. La dernière fois, c’était avec Ad Interim, ce qui signifie en toute logique fin de mission définitive pour Ad Interim. Mais pour une fois, la logique ne sera pas respectée et après quelques changements de personnels, Ad Interim se donne encore une chance d’enregistrer un nouveau disque.
En attendant, Max Ducker élabore un nouveau énième projet avec Daniel Tuite (chant), Daniel Erickson (guitare), Aidan Bateman (batterie), Matt Dolon (claviers) et Jackson Craig au saxophone., Ducker étant à la basse VI. Des musiciens expérimentés qui n’en sont également pas à leur premier groupe (Erickson a par exemple joué dans Bluetile Lounge dans les 90’s) et qui se mettent au service d’un collectif assez inclassable.
L’enveloppe générale ressemble à du noise-rock mais l’intérieur est plein de surprises, de recoins ne disant pas leurs noms, de sonorités mystérieuses ouvrant son flanc à des genres qui se croisent, s’associent, des mélanges qui se créent à l’insu de leur plein gré pour doper un noise-rock qui en devient hybride. Les effluves tour à tour suaves, mélodiques ou plus free du saxo se confrontent à l’intensité du chant qui semble toujours à cran. Les effets des claviers s’imbriquent dans les entrelacs de la guitare et des sonorités plus graves de cette basse six cordes qui veut étoffer son jeu comme sur Sandpaper. On ne sait plus trop qui est qui, qui fait quoi, tout se fond dans un tableau sonore mouvant et mutant mais ce qui est sûr, c’est qu’il est prenant.
Une trame grouillante ne manquant pas de percutant, des structures éclatées, progressives qui n’ont rien d’évident mais finissent par te manger de l’intérieur. Quelque chose de lancinant, obsédant qui avance inexorablement, une violence larvée qui répand de sourdes implosions et de graves envolées. C’est sombre, tendu, rehaussé par des éclats mélodiques. Une masse riche en données, en anfractuosités arrondies et saillantes demandant un certain temps d’adaptation, une narration ne suivant pas un fil limpide, une lumière qui ne se laisse pas dévoiler facilement mais elle est là, derrière ces textures bouillonnantes et le premier album de No Hoper est un vrai disque de noise-rock magnétique sortant des sentiers battus.

SKX (28/10/2025)