thegodeaters
temporal
invertebrata


The God Eaters
American Country Gold – 12’’
Temporal records 2023
Fading Horizons – 10’’
Invertebrata records 2018

Paru en décembre dernier, American Country Gold a pourtant tout d’une vieillerie. Trois titres gravés sur une seule face enregistrée en avril 2019 par Shane Hochstetler (et masterisé par Todd Rittmann) qui ne sortent que maintenant. On annoncerait que The God Eaters n’existe plus que ça n’étonnerait personne. Qu’importe, pourvu qu’on ait l’ivresse. Et puis c’est l’occasion de sortir du carton de l’oubli où il avait inexplicablement échoué leur disque précédent depuis lequel le groupe n’avait plus donné de nouvelles, un beau 10’’ du nom de Fading Horizons publié l’année d’avant, en 2018. The God Eaters, un trio de Marquette dans le Michigan avec un quatrième membre changeant et soufflant dans un saxophone. Patrick Booth sur un morceau de Fading Horizons et Mike Bjella plus abondamment sur American Country Gold accompagnent Dylan et Devyn Trost (respectivement guitare/chant et basse) et Nick Erickson à la batterie. Ça donne un noise-rock hybride et virevoltant, autant intriqué qu’incisif et trépidant, emportant dans un grand bain de générosité et un sacré allant tout un pan de musiques dissonantes se nourrissant de punk et de passion. La paire basse-batterie pulse et tricote sans arrêt, impressionnant attelage dans lequel la guitare s’immisce et fait fièrement front. Et qui n’a pas peur de se lancer dans des solos de guitare free style qui frisent les moustaches mais pas le reste comme sur la fin de The First Ones sur le 10’’. The God Eaters croque dans la vie et le rock sans calcul, avec un plaisir communicatif de jouer, enflamme et fonce dans le tas avec discernement, sort une carte plus expérimentale et atmosphérique sur les six minutes de Carcharodon Carcharias tout en relief ou plus intrinsèquement rock’n’roll avec cette touche saxo présente sur les trois titres du très bon American Country Gold. Rien que le premier titre Finish My Thought est un condensé d’énergie, d’intensité, de fracas et de secousses savamment construit dans un écrin exalté qui devrait vous convaincre de la haute valeur de The God Eaters. La seule chose qu’il faut espérer désormais, c’est que American Country Gold n’est pas un enregistrement tiré d’un fond de tiroir ou il croupissait honteusement mais bien le signe d’un retour aux affaires d’un groupe franchement enthousiasmant.

SKX (07/02/2024)