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Echoplain
In Bones – LP
Atypeek/Araki/Day Off/Ged Label/Zéro Égal Petit Intérieur/Kerviniou
records 2024
Second album de Echoplain, In Bones n’est pas qu’une
histoire d’os qui s’entrechoquent et font beaucoup de bruit,
c’est aussi de la peau autour qui vibre intensément et ton
petit cœur qui bat encore plus fort. Le trio parisien connaît
la recette pour claquer une bonne taloche noise-rock. Ça, on le
sait depuis leur précédent album Polaroid
Malibu et depuis leur riche passé dans différents
projets jamais avares en dissonances. Avec In Bones, Echoplain
continue de creuser le sillon d’une musique tumultueuse qui ne met
pas les sentiments de coté, de casser les articulations en fournissant
l’huile pour les rouages. Contrairement à ce que suggère
le titre de l’ultime morceau poétiquement nommé Bourrinou,
Echoplain travaille son noise-rock au corps avec une finesse insoupçonnée.
Rien que le magnifique Push devrait suffire à vous convaincre
que le trio n’est pas là que pour taper comme des brutes et
qu’il sait donner de la profondeur et du relief à une compo
aussi introspective que violente, mélodique et urgente.
Huit morceaux qui ont pris de l’épaisseur, touchant plus justement
et clairement, avec un sens accru de la gravité grâce à
un enregistrement (par Alexandre Mazarguil) conférant à
In Bones une amplitude et une consistance de poids pour un album
qui sonne tout simplement mieux. Une puissance qui scotche au service
d’une écriture qui sait faire naître des émotions
en plein milieu d’un volcan. La basse à six cordes ne donne
pas que du rythme, elle fournit aussi sa dose d’accroches et d’aplomb
dans un parfait dialogue avec une guitare particulièrement abrasive,
aiguisée et spécialement à l’aise dans le registre
bruyant-astiquage des cordes qui réussit la prouesse de donner
une dimension mélodique dans tout ce fatras orageux et électrique.
Et s’il fallait une preuve supplémentaire de l’approche
racée et tout en maîtrise du trio sous l’apparent déluge,
Disko Boy et la splendide trompette de l’invité Benoit
Malevergne (de Tabatha
Crash, groupe avec qui Echoplain sera en tournée fin mai-début
juin dans l’ouest de la France) sont là pour donner encore
plus de grandeur à In Bones. Tout comme les belles envolées
du chant et ligne de basse sur le fameux et mal nommé Bourrinou
bien que Echoplain ne fasse mine de frapper à coté, la fin
épique de Chicken Run avec un batteur survolté (et
pas que là), le passage plus poignant au milieu de You Won’t
Find Me et, de manière générale, les multiples
et foisonnantes idées venant pimenter chaque titre évoluant
dans une cohérence absolue. Echoplain, un groupe qui a su se jouer
de ses influences avec In Bones, un très bel uppercut fracassant
qui va laisser des traces en profondeur.
SKX (07/05/2024)
 
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