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Doom Beach / Chop Chop Chop Chop Chop Chop Chop
Split LP
Redscroll records 2024

Doom Beach ne manque pas d’aplomb en appelant son titre d’ouverture Hesitation. Parce que le duo de New Britain dans le Connecticut n’a pas le commencement d’un début d’ombre d’hésitation à vous voler dans les plumes dès la première nano seconde. Une attaque bille en tête dévastatrice. Tout est saturé, haché, c’est la version harsh du noise-rock avec un rythme sauvagement matraqué et des hurlements de grand malade. Ce n’est pas une surprise quand vous vous êtes enfilés leur premier album Copperhead mais quand même. C’est pas raisonnable. Après cinquante-deux secondes de ce régime, ne comptez pas sur Doom Beach pour relâcher l’étreinte. Les trois suivants font preuve tout de même de plus de variations, l’étau dure plus longtemps mais la sensation d’étouffement et surtout cette formidable impression de défoulement dantesque cathartique est un sacerdoce que Doom Beach applique férocement, sans jamais faiblir et qui a le don de me mettre de bonne humeur. Tout baigne dans le rouge. Saturations et larsens sont une seconde peau. La guitare cogne. Le chant cogne. La batterie cogne. A différentes cadences, se montrant même capable d’une certaine retenue (Rot) mais dans le traitement sonore radical et la passion à tout massacrer sur son passage avec une foi inébranlable, Doom Beach signe une nouvelle fois un bel aller sans retour vers l’enfer.
Et si vous pensiez reposer vos tympans avec l’autre face, c’est une grosse erreur. C’est encore pire. Chop Chop Chop Chop Chop Chop Chop (qui s’écrit aussi Chopx7) ne fait pas que bégayer, il tire sur tout ce qui bouge et même ce qui bouge pas à la cadence infernale d’une mitraillette enrayée. Sept titres en un peu plus de onze minutes, ça fait pas mal de balles à la minute et elles sifflent méchamment bas. C’est l’œuvre d’un seul homme qui a pris soin de préciser (on aurait dû se méfier) No real instruments were used in these recordings. On distingue pourtant une basse, une batterie qui matraque mais le reste, c’est rempli de feedbacks, de pédales d’effets qui déforment l’air et la perception et une tonne de bruits aigus qui font très mal. Mais pas autant que le chant qui a bouffé la queue de la hyène. Faut du courage pour écouter ce grind-hardcore-harsh-noise de mutant. Et je ne suis pas sûr de l’avoir. Un split et au lit.

SKX (11/04/2024)