monijitchell

Moni Jitchell
Unreal – 12’’
Makeshift Swahili records 2023

Moni Jitchell est un duo écossais et ce n’est pas un hommage à Joni Mitchell. Ou alors il est vachement bien caché parce que musicalement, Moni Jitchell, en plus d’avoir un brin d’humour, défouraille dans les grandes largeurs dans un champ lexical où les termes noise et rock apparaissent en très bonne place. Grant Donalson à la batterie et au chant. David Scott, guitare et basse, qui s’était déjà fait remarquer au sein de Thin Privilege. Un duo qui a la particularité de se produire sur scène avec un batteur qui abandonne son tabouret afin de s’occuper uniquement du micro de chanteur. Le guitariste sort la douze cordes. Et tout le reste passe dans les amplis.
Unreal, première manifestation sonore six titres seulement mais cet enregistrement d’un quart d’heure pose les bases d’un noise-rock qui démange, urgent avec une approche punk dégraissé et qui tranche dans le vif. Un beau bordel en ébullition avec un chant braillé comme il faut et dont la capacité pulmonaire n’est pas énorme, c’est à dire que ça va plutôt vers les aigus mais la soufflante possède suffisamment de coffre et de caractère pour vriller les neurones. Quant au dialogue batterie/guitare qui parfois se dédouble en basse, c’est une belle histoire de convulsions et de rafales, d’hystérie et de décélérations vénéneuses dont Sell Selfish et Old Currency sont les plus beaux représentants. Quant au dernier titre, Moni Jitchell Live At Hellfest, je ne sais pas si c’est un vœu pieux ou si le duo persiste dans l’humour mais ça vaudra toujours mieux qu’un week-end au Disneyland du métalleux.

SKX (16/06/2023)