totalpunk

Glittering Insects
s/t – LP
Mind Meld/Total Punk records 2023

Glittering Insects, c’est la mafia GG King qui grouille autour de Greg King, son principal protagoniste avec Josh Feigert et Ryan Bell. Un trio qui s’était détaché de la formation habituelle pour publier Evoker, une cassette (sortie indépendamment en vinyle depuis) fournie avec le premier pressage de Remain Intact, le quatrième album de GG King en 2021. Il était question d’expérimentations, d’une reprise (Silly Girl de Television Personalities), de se laisser aller en dehors du cadre coutumier de GG King, un plaisir supplémentaire que les trois s’étaient offert et enregistré en un week-end. Le résultat a tellement plus au boss de Total Punk records qu’il a demandé au trio s’il ne voulait pas prolonger l’expérience pour son sous-label Mind Meld consacré aux projets déviants, solitaires ou bizarres des artistes de son écurie. Glittering Insects est ainsi né, quasi par hasard.
Le premier album garde ainsi cet esprit expérimental, ne se donnant aucune limite, ne voulant surtout pas se définir par un style précis. Quinze titres pour presque trois quarts d’heure qui peuvent donner l’illusion que ça part dans tous les sens. Et pourtant, ce disque est étonnement cohérent. Des mélodies qui fédèrent et emballent, qu’elles soient tendance pop acide, punk nerveux ou garage mélancolique comme les sublimes Silent Dream et Screaming Ghosts Part 1 qui glissent tout seul. Une multitude d’arrangements et de textures formant tour à tour une douce abrasion, un voile de tension ténébreuse, un psychédélisme brouillardeux, un krautrock en version sobre jusqu’à se transformer en assauts noise, revêche finissant par s’abattre comme un mur de black metal tordu (Kratom Portal) ou faire un gros clin d’œil à The Stooges sur Traders On The Treshold. Glittering Insects collectionne les vignettes sonores autant impressionnistes que consistantes. Elles ne semblent faire que passer mais elles sont terriblement attachantes et sensibles, prennent des airs d’hymnes punk qui s’ignorent comme Calcified Time, Remote Viewed Orgasm ou Obscure World After Death, véritables bombinettes tendues très addictives et finement inspirées, qualificatifs s’appliquant à un paquet de titres. Un album finalement pas si hétérogène qu’il en avait l’air. C’est juste un excellent disque de punk qui ne suit que son propre instinct, ne cherche pas à faire comme les voisins de la part d’un trio sacrément doué pour tout simplement écrire de bonnes chansons, qu’importe la tonalité.

SKX (06/09/2023)