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riotseason


Orchestra Of Constant Distress
Concerns – LP
Riot Season records 2021

Concerns marque la fin d’un cycle. C’est pas trop tôt répliqueront certaines personnes dont j’entends d’ici le souffle du soulagement. C’est que Orchestra Of Constant Distress n’est pas le genre de groupe à faire l’unanimité avec sa musique qui en a rendu plus d’un aveugle. C’est pas avec Concerns qu’ils vont trouvé la sortie (et la vue donc).
Un quatrième album qui est la copie conforme (on ne va pas chipoter sur les détails) des trois précédents, c’est à dire des compos basées sur l’improvisation et fonctionnant comme un piston piloté par une machinerie impitoyablement répétitive que seuls des tics nerveux incontrôlables et des poussières peuvent légèrement dévier de leurs trajectoires dont l’anéantissement par le vide est l’absolu objectif. La face cachée de la Suède. Anders Bryngelsson (batterie), Henrik Andersson (basse), Joachim Nordwall (guitare), Henrik Rylander (noise) qui ont fait les beaux jours (façon de parler) de Skull Defekts, Brainbombs ou No Balls en casseurs de mythes. Ravale tes krispolls.
Au bout de quatre albums, tout se mélange, la vision se brouille, l’oppression étouffe. Orchestra Of Constant Distress vous scrute fixement. Vous baissez le regard. Une musique de zombies perdus dans des limbes industrielles sur laquelle souffle un vent mauvais qui n’arrête jamais de bourdonner. Je n’arrive plus à distinguer. Un bruit de percussions métalliques sur Exposure pour briser une rythmique sonnant comme un roc indéboulonnable mais paradoxalement avançant avec flegme. Des perturbations sonores pour dérégler une guitare, ses riffs perçants et circulaires ou le cheminement général de morceaux que rien n’affole comme sur Unreleased. Rylander offre un peu de hasard et d’ébranlement dans des structures ne donnant jamais l’impression d’être improvisées, de la friture sur la ligne droite d’un groupe qui semble pouvoir jouer ainsi sans se fatiguer pendant des heures. Alors que ça fait quatre albums que ça dure. Quatre albums à sculpter en récidive perpétuelle un paysage sonore aride, froid, anxiogène qui peut s’avérer aliénant si jamais vous êtes dans un jour à vous jeter contre un mur. Avec l’envie de recommencer jusqu’à ce que ça passe.
Quid de la suite des aventures de Orchestra Of Constant Distress dont Concerns est la conclusion d’un quadruple homicide sonore ? C’est pas comme si j’écoutais ce groupe régulièrement. Quand vient le moment de choisir un disque, c’est rarement jamais Orchestra Of Constant Distress qui est l’heureux élu. Mais je suis content d’avoir leurs disques. Et le cinquième disque s’il y a continuera de venir hanter la platine.

SKX (21/01/2022)