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Dosser
Mont D’Arène – 10’’
Dosser’s Diary Prod/Araki records 2021

Les premiers méfaits de Dosser remontent à 2010. Avec pas mal d’enregistrements dont peu ont connu les joies d’un support physique. Mont D’Arène semble même le premier vinyle de Dosser, groupe d’une seule personne (Ben) qui vit à Reims. Et c’est avec ce disque que le nom de Dosser arrive pour la première fois à mes oreilles. Rien de tel qu’un beau 10’’ pour faire connaissance.
Sept titres dont l’écriture et la mise en boîte s’étalent entre 2012 et 2021. Dosser n’est pas pressé. Laisser mûrir une compo, la retravailler, la peaufiner, la fignoler. Ce qui ne s’entend pas du tout tant l’urgence, la spontanéité et l’art de foncer dans le tas jaillissent sur Mont D’Arène. C’est du brut, du punk avec le souci de l’aspect mélodique comme un bon vieux Hüsker Dü dont l’ombre rôde à plusieurs reprises comme sur Star. C’est balancé sans calcul à l’instar de cette voix éraillée de chat de gouttière qui s’époumone tant bien que mal mais qui le fait quand même parce qu’il faut que ça sorte coûte que coûte. Mais le gars sait aussi prendre soin de ses cordes vocales et amorcer des chants plus mesurés (Deny), reprendre son souffle, se mettre à parler, la santé c’est important. La saleté fait partie des habits, confère une aura garage-rock pour sonner encore plus nature, voir tend vers une face indie/pop-punk déglinguée et rustique (Memo) quand la mélodie prend plus de place. Le gars joue guitare, basse et une batterie relativement basique qui pourrait passer pour une boite à rythme (ce qui est vraiment le cas sur Swarm quand la machine vient seconder l’humain), met les amplis à volume fort respectable, ne se prend pas la tête mais joue avec le cœur et intensément avec quelques bonnes accroches à la clef, se fait plaisir et par la même occasion en procure. C’est aussi simple (et bon) que ça parfois la musique.

SKX (27/01/2022)