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Nude Model
Love Games – LP
No Trend records 2021

Nude Model débarque de Chicago avec Love Games, un premier album assez insaisissable, en tout cas autant que Todd Rittmann (US Maple, Dead Rider) qui a enregistré, mixé et mastérisé le disque. Ces deux entités ne se sont pas rencontrées par hasard. Une manière de louvoyer entre les styles, de jongler avec les codes sans vraiment y toucher ou plus précisément, rebondir sur d’autres préceptes avant de se faire épingler par la patrouille des comptables à la petite semaine. Des malins aimant s’émanciper de l’académisme, un groupe très joueur, le plaisir au centre, Love Games pour épicer la vie, la carte de la séduction, aussi sensuel qu’acide, charmeur et irritant.
A partir du mot punk, Love Games se décline avec les préfixes, dance, post, noise mais aussi art-rock, l’art de la mélodie se confrontant aux intrigues expérimentales. Love Games attire ou jette son venin, bricole des morceaux enjoués ou plus profonds, anecdotiques ou consistants, des impressions légères et fugaces qui savent se montrer piquantes et vicieuses. Nude Model multiplie les rythmes par deux avec la présence d’un percussionniste en plus d’un batteur pour créer des décalages, accentuer les déhanchements, augmenter la chaleur, verser vers un Chinese Stars le temps de Solid Solid Gold. Atmosphères qui se tendent car Nude Model ne reste pas en place à l’instar du bruyant et tapageur Ice Storm ou du plus ténébreux et swamp Red pour neuf compos concises changeant de couleur à chaque instant dont le chanteur multiforme montre la voie. Michael est son prénom et sa présence autant que son panel vocal très large sans jamais trop en faire participe à ce sentiment de fluctuation et d‘instabilité d’humeur, quand ça va d’une pop abstraite arty (Station) à une courte décharge punky avec classe (Locusts), d’un chant nerveux à une approche plus baroque et décalée. Love Games, c’est pas le coup de foudre mais une première rencontre qui donne envie d’avoir un autre rencart.

SKX (06/07/2021)